Le vernissage de la troisième édition du Salon tunisien d’art contemporain placé sous le thème “Le chemin” a eu lieu dans la soirée du vendredi 25 mai au Palais Kheireddine, à la Médina de Tunis, à travers la présentation de 123 œuvres de plasticiens tunisiens, visibles du 25 mai au 30 juin 2018.
Wissem Gharsallah, président de l’Union des artistes plasticiens tunisiens, a parlé d’une nouvelle édition qui aborde une thématique proche de celle choisie pour l’exposition tunisienne à la 13ème biennale d’art contemporain africain “DAK’ART”, où la Tunisie est présente en tant qu’invité d’honneur dans cette biennale qui se poursuit du 03 mai au 02 juin 2018 sous le thème “Tenir la route” ou “Hold the Road”.
Par rapport à l’année précédente, il a estimé que la participation en 2018 est assez importante avec 123 artistes membres de l’Union des plasticiens tunisiens représentant plusieurs générations d’artistes et de courants artistiques. Chaque artiste participe avec une seule œuvre afin de donner la chance au maximum d’artistes de présenter leurs travaux.
Pour Gharsallah, “Le chemin” renvoie d’une part à cet aspect matériel du chemin mais aussi à cette vie humaine dans une sorte de trajectoire entre trois espaces de temps: le passé, le présent et l’avenir. La continuité du thème est choisie par les artistes membres de l’union afin de faire le même chemin proche du thème de Dak’Art qui est en rapport avec les valeurs ayant émergé après la révolution de 2011.
Selon lui, le Salon donne également la possibilité aux artistes qui n’avaient pas été représentés à la biennale de Dak’Art de s’exprimer autour d’un thème assez proche dans un événement d’envergure nationale.
Pour cette nouvelle édition, le choix a été porté sur le mot “thniya”, une expression en dialectal tunisien qui pourrait être traduite par le mot chemin ou parcours et dont l’interprétation traduit pour chacun sa propre conception du monde ou l’univers qui lui est le plus proche et le plus significatif. Et cette continuité par rapport à l’exposition de Dak’Art, prend sa force dans cette approche esthétique glorifiant l’aspect artistique et contemporain d’œuvres ayant en commun les notions de résistance, de liberté d’expression et cet usage parfois excessif des technologies modernes de communication dans un monde où la liberté s’avère une chimère.
L’artiste plasticien Mahmoud Bouchiba qui présente une installation en métal dit avoir suivi le thème choisi pour cette exposition. Son installation présente trois profils qui traduisent les trois étapes de la vie de l’être humain, avec l’évolution qui accompagne son parcours sur chaque étape passée. Une installation est le reflet de cette idée d’émancipation de l’être après avoir vécu les trois phases de la vie, de l’enfance à la jeunesse jusqu’à la vieillesse, donnant ainsi aux nouveaux l’occasion de prendre la relève.
Entre sagesse et spiritualité, l’artiste présente une approche philosophique de la vie de l’être humain parfois hésitant à avancer dans ce monde mais qui trouve sa force dans la volonté d’évoluer qui l’anime.
Aida Kchaou a participé avec l’œuvre “Perturbations émotionnelles”. Pour elle, avoir devant soi une toile blanche et puis petit à petit ne faire qu’un avec celle-ci, c’est tout simplement inouï. La peinture se transforme en musique où chaque couleur devient sa note. Une musique qui danse au rythme des vagues. A ce moment même, il n’y a que l’émotion et l’instinct qui prennent le dessus.
Dans ce salon, des œuvres au cachet futuriste oscillant entre peinture, photo, performance et vidéo offrent une large gamme de pratiques d’art contemporain faisant de l’être humain une valeur essentielle figurant au top des différentes approches choisies.
Les artistes ont donné libre cours à leur imagination pour présenter des œuvres inédites notamment à travers les installations qui abordent des idées, du vécu des gens mais qui pour certains sont plutôt à portée philosophique autour de l’être et le monde dans lequel nous vivons.