28 ans se sont écoulés et le spectacle de Mohamed Fadhel Jaziri “El Hadhra” n’a connu aucune ride depuis sa première représentation dans les années quatre-vingt-dix jusqu’à ce jour. Certes, des personnages illustres sont partis, mais de nouvelles figures ont débarqué, et “la Hadhra” continue de ressusciter et de réécrire en lettres d’or, des pages entières de notre patrimoine soufi que des générations d’érudits ont perpétué à travers les âges en tant que pièce fondamentale de notre identité commune. C’est avec un spectacle remanié que Fadhel, l’artiste, s’est produit jeudi soir au Théâtre de l’Opéra de la Cité de la Culture, attirant un public très nombreux, déjà séduit par l’œuvre originale et curieux de découvrir son évolution à travers le temps.
La ” Hadhra 3 ” est envoutante, et plus épurée que les précédentes mais toujours aussi forte, spirituelle et soucieuse des détails les plus subtiles de notre patrimoine soufi.
Le spectacle a commencé avec une révérence au public sur une trame de lumière stroboscopique et des rythmes métissés, comme pour dire que le patrimoine ne meut jamais, il est en perpétuel mouvement. La ” Hadhra 3 “, bien qu’elle soit une restitution d’un pan de notre patrimoine soufi, elle n’en demeure point une œuvre d’art soucieuse de l’esthétique, de la scénographie, de la vocalise et de l’image.
Après le salut, place aux chants confrériques qui ont fait vibrer le Théâtre de l’Opéra dont les qualités technique et plus particulièrement l’acoustique, ont répondu présent, amplifiant les plus infimes des vibrations vocales des chanteurs.
Le spectacle, haut en couleurs, a été d’une harmonie avec des chants célèbres repris par le public transformé à l’occasion en chœur, avec au menu plus de vingt-cinq chants dont certains sont devenus de véritables tubes à l’instar de ” ” Jaret Al Achwaq “, ” Nadou Lbabakom “, ” Belahsen “, ” Rayess Labhar ” et tant d’autres perles qui ont fait le bonheur du public.