Noureddine Tabboubi, le secrétaire général de l’UGTT, réagissant à l’intervention du chef du gouvernement, durant la soirée du 29 mai 2018, estime que la crise est politique par excellence et n’a rien à voir avec les échéances sociales attendues par une large frange de la population.
“La crise est plutôt en rapport avec la répartition des tâches, la distribution des rôles et les prochains rendez-vous politiques”, a-t-il analysé.
Dans un post publié sur la page officielle de l’organisation syndicale sur les réseaux sociaux, il a relevé que la situation du pays exige d’être “franc et direct loin de toute complaisance et de tout favoritisme”.
Tabboubi rappelle que le Document de Carthage I est le cadre de toute évaluation objective. De ce point de vue, le gouvernement a échoué -données et indicateurs à l’appui- à mettre en œuvre le minimum des points contenus dans ce document.
Il a pris pour exemple les gouvernements des pays démocratiques qui, a-t-il dit, démissionnent dans de telles situations et présentent des excuses au peuple.
M. Tabboubi, on aimerait bien être d’accord avec vous, mais c’est non, car vous délirez complètement en disant que les gouvernements démocratiques, s’ils échouent ils démissionnent et présentent leurs excuses. Etes-vous capable de nous en citer deux cas?
Tabboubi a tenu à souligner que l’Union ne réagit pas de manière impulsive quant au rendement du gouvernement, mais se base sur “des évaluations exhaustives élaborées préparées par ses institutions et ses experts”.
Il a, dans ce sens, noté que l’UGTT, libre de tout engagement, est prête depuis un certain temps à tous les scénarios eu égard à sa parfaite connaissance de la scène politique tunisienne. “Un retour au passé est impossible. Il n’est, d’ailleurs, faisable que dans l’esprit de ses défenseurs”, a-t-il dit. “Les vrais patriotes libres continueront sur la voie de la construction et la réalisation des objectifs de la révolution en toute détermination et en toute assurance”, a soutenu Tabboubi.
Il a rappelé que l’Union a toujours œuvré pour la stabilité politique et favorisé un climat de stabilité en soutenant le gouvernement et en faisant prévaloir le dialogue et les concertations dans les dossiers complexes et ceux en suspens.
“La stabilité est certes un cadre favorable au rendement et au travail, sauf qu’elle ne peut à elle seule suffire”. Le gouvernement a bénéficié d’une large stabilité mais n’a pas su en tirer profit faute de compétences, capables d’apporter des solutions et des alternatives pour sortir le pays de la crise.
Par ailleurs, le SG de l’UGTT s’est dit étonné de voir certaines personnes parler du prestige de l’Etat dans un pays où l’ambassadeur français intervient dans les affaires internes les plus délicates sans que personne ne s’y oppose. L’UGTT demeurera une citadelle défendant la souveraineté de la décision nationale.
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