Abir Moussi, la présidente du Parti destourien libre (PDL), compte attaquer (en justice) les actions aux plans local et international pour “dénoncer les abus de l’Instance Vérité et Dignité (IVD) et barrer la route devant les frères musulmans (Ennahdha) de manière à éviter la reproduction du scénario de 2011″.
Jeudi 31 mai, au cours d’une rencontre avec les médias, au siège du PDL, Moussi a expliqué que la commission juridique du parti a été chargée de déposer des plaintes à l’encontre de l’Etat tunisien auprès du Conseil des droits de l’Homme des Nations unies, de la sous-commission des droits de l’Homme au Parlement européen et de la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples à propos de l’IVD.
Et d’ajouter que le PDL prépare un grand rassemblement de protestation pour dénoncer les violations faites par l’IVD qu’elle qualifie d'”instance illégitime” notamment après la fin de son mandat (31 mai 2018).
Abir Moussi a, également, critiqué l’accord conclu entre le gouvernement et l’IVD qui, estime-t-elle, va à l’encontre de la décision du parlement et des dispositions de la loi relative à la justice transitionnelle. Rappelons, que le 26 mars 2018, l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) a voté contre la prolongation du mandat de l’IVD, avec 0 voix pour, 63 contre et 2 abstentions, tandis que le conseil de l’Instance a décidé la prolongation de son mandat d’une année, conformément à l’article 18 de la loi organique sur la justice transitionnelle.
Pour elle, soumettre les dossiers des violations aux chambres judiciaires spécialisées constitue un fait grave contraire au principe de l’autorité de la chose jugée.
S’agissant des concertations engagées autour du document de Carthage II et de la crise politique que connait le pays, la présidente du PDL en a imputé la responsabilité aux “tentatives des frères musulmans de reproduire le scénario de 2011 lors du prochain scrutin”.
Moussi affirme que son parti ne s’alliera pas avec Nidaa Tounes, sauf s’il renonce explicitement à toute alliance avec Ennahdha.
Elle a, par la même occasion, réitéré son appel à instaurer la 3eme République, et à réviser la Constitution et le régime actuel qui, d’après elle, n’est pas parvenu à garantir la stabilité politique escomptée.
L’avocate Abir Moussi est l’ancienne secrétaire générale adjointe du RCD dissous.