Abellatif Mekki, dirigeant au sein du Mouvement Ennahdha, estime que “proposer une meilleure alternative au chef du gouvernement, Youssef Chahed, dans le cadre des concertations du Document de Carthage II peut aider à résoudre la crise et dépasser le blocage autour du 64e point relatif au remaniement ministériel”.
Interrogé par l’agence TAP, Mekki rappelle l’attachement de son parti à poursuivre les discussions et préconiser de nouvelles issues à travers notamment “l’ajout d’un nouveau point dans les clauses du Document de Carthage II qui propose une meilleure alternative à l’actuel chef du gouvernement”.
Il a tenu à préciser que le fait que le mouvement Ennahdha exprime la disposition à reprendre le dialogue dans le cadre du Document de Carthage II ne signifie pas une évolution dans sa position mais une volonté de continuer le dialogue comme annoncé le jour de la suspension des concertations.
Abdellatif Mekki pense que cette crise ne peut pas être résolue dans un seul sens, mettant l’accent sur la nécessité de trouver plusieurs issues pour la surmonter. L’idée de présenter une alternative figure parmi les questions soulevées par le mouvement Ennahdha et discutées dans le cadre des réunions de Carthage “sans qu’elles ne soient développées”, a-t-il insisté.
Dans une déclaration publiée hier, à l’issue de la réunion de son bureau exécutif tenu mercredi 30 mai, le mouvement Ennahdha a affirmé le souci de relancer “d’une manière ou d’une autre” et “dans les plus brefs délais” le dialogue entre les parties prenantes du Document de Carthage II pour rassurer les Tunisiens sur le bien-fondé des réformes proposées et leur garantir les conditions de réussite.
Notons que des médias ont relayé l’information selon laquelle le président de la République a eu jeudi un entretien avec le président d’Ennahdha, information qui a été confirmée à l’agence TAP par Abdellatif Mekki, sachant que ni la présidence de la République ni le mouvement Ennahdha n’ont évoqué cette rencontre. Aucune information n’a filtré sur le contenu de cette rencontre.
Il est à rappeler que les concertations dans le cadre du Document de Carthage II ont été suspendues lundi, en raison d’un différend entre les parties prenantes concernant le point 64 du Document relatif au remaniement ministériel, le maintien ou le départ de Chahed.
Le mouvement Ennahdha est l’un des principaux partis qui soutiennent le maintien du chef du gouvernement actuel afin ” préserver la stabilité politique considérée comme étant une condition sine qua non de la réalisation des grandes reformes, du progrès dans les dossiers économiques et sociaux et de la résolution de la crise”.
Réagissant lundi dernier à la suspension des concertations autour du Document de Carthage II, le président du mouvement avait déclaré: “Ennahdha appelle à la réforme dans le cadre de la continuité du gouvernement. Le changement ne sert pas l’intérêt de la Tunisie. Le pays qui vit une conjoncture délicate au vu de la situation économique et financière a besoin de réformes et non pas de faire tomber le gouvernement, a-t-il précisé.