Plusieurs mesures visant à redresser les structures de la santé publique et à résoudre la crise financière de la Pharmacie centrale de Tunisie (PCT) ont été prises à l’issue d’un conseil ministériel restreint tenu, lundi 11 juin 2018 à la place de la Kasbah, sous la présidence du chef du gouvernement.
Il a notamment été décidé d’injecter à la Pharmacie centrale 500 millions de dinars de liquidités et d’intervenir auprès des structures publiques pour régler leurs dettes envers elle (la Pharmacie centrale de Tunisie). Cela permettra de garantir une liquidité mensuelle de 50 millions de dinars, indique un communiqué de la présidence du gouvernement.
Il a été question aussi de mettre en place un programme national financé par un organisme national dont l’objectif est de structurer le secteur des médicaments.
Une commission mixte composée de représentants des ministères de la Santé et des Finances sera créée afin de présenter, dans le cadre de la loi de finances de 2019, un projet exécutif visant à diversifier les sources de financement de la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM).
En outre, l’Etat interviendra exceptionnellement dans le règlement des dettes cumulées par les structures publiques de première ligne, avec une contribution de l’ordre 50 millions dinars.
La consécration de la bonne gouvernance au sein des structures publiques et son renforcement en ressources humaines et l’accélération de la réforme des caisses sociales figurent aussi parmi les mesures.
Suite à l’affaire de l’épuisement du produit anesthésiant Xylocaine à l’hôpital Abderahmane Mami de l’Ariana, le chef du gouvernement, Youssef Chahed, a effectué, lundi matin, une visite d’inspection dans cet établissement, lors de laquelle, il s’est engagé à prendre toutes les mesures nécessaires pour remédier au problème de la pénurie générale des médicaments.
Dr. Faouzi Addad, professeur en cardiologie à l’’hôpital Abderahmane Mami de l’Ariana qui a lancé, mercredi dernier, un cri d’alarme sur la pénurie du produit Xylocaine dans son établissement, s’est félicité de la “réactivité” du chef du gouvernement auprès du corps médical et de la santé publique.
La Tunisie connaît depuis des mois une pénurie de médicaments. Selon le Syndicat des Pharmaciens d’Officine de Tunisie, cette pénurie touche tous les médicaments dont les antibiotiques et ceux traitant les maladies chroniques.
Plusieurs médecins du secteur public ont récemment tiré la sonnette d’alarme sur leurs pages Facebook pour dénoncer ce problème général.