L’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP) appelle à un nouveau réajustement du prix de référence du lait et à l’adoption, à partir de janvier 2019, une politique des prix réels dans ce domaine de manière à tenir compte du coût réel, à garantir une marge bénéficiaire conséquente pour l’agriculteur et un rendement économique pour tous les intervenants.
Dans un communiqué rendu public le 13 juin 2018, l’organisation agricole fait remarquer que toute tentative pour maîtriser le taux d’inflation et soutenir le consommateur ne devrait pas être menée au détriment de l’agriculteur qui constitue la catégorie sociale la plus vulnérable.
L’UTAP réitère également son appel à mettre en oeuvre le programme national de mise à niveau de la chaîne de production, à travers l’augmentation du nombre des exploitations agricoles, l’approvisionnement en fourrage, la création d’un fonds de santé animale et le renforcement de la production locale des génisses.
Il s’agit aussi d’assurer la gouvernance de la filière dans un cadre professionnel commun.
Selon l’UTAP, la filière de production de lait passe par une situation catastrophique qui met en jeu sa survie compte tenu de l’accumulation des pertes aux différents niveaux de la chaîne de production et de l’endettement des opérateurs en raison de la hausse des prix des fourrages grossiers et composés et de la main d’œuvre, outre le glissement du taux de change et partant la hausse du coût de l’importation.
L’organisation agricole indique avoir remarqué la baisse de troupeaux de plus de 30% pour le bétail de race, en raison de l’abattage anarchique et de la contrebande ainsi que la baisse de 25% aux niveaux des quantités produites durant la période de haute lactation.
Elle dénonce également l’importation, par le ministère du Commerce, de 10 millions litres de lait, moyennant 1,800 dinar/litre, estimant que cette action apporte un soutien à l’agriculteur étranger au détriment de l’agriculteur tunisien.
“Les impacts économiques et sociaux seront graves sur tous les intervenants, notamment les petits exploitants qui représentent 95% des éleveurs”, estime l’UTAP dans son communiqué.