La sélection tunisienne de football aborde le Mondial-2018 en Russie, ce lundi 18 juin, avec l’espoir de réaliser un bon début, et pourquoi pas remporter une victoire historique face à son homologue anglaise, à l’occasion de son premier match comptant pour le groupe G, qui a lieu à Volgograd.
Même si la mission semble difficile devant un adversaire redoutable rompu à ce genre de compétitions et doté de joueurs expérimentés, l’espoir reste permis pour les coéquipiers de Yassine Meriah de dompter le géant anglais grâce aux bonnes prédispositions des joueurs et à leur maturité tactique affichée lors des derniers matches amicaux, notamment face au Portugal, champion d’Europe, et l’Espagne -considérée comme l’une des meilleures équipes du monde du moment.
Les Aigles de Carthage aborderont ce Mondial avec l’objectif de réaliser une victoire qui leur a échappé durant les quatre dernières décennies, plus précisément depuis le succès remporté face au Mexique lors du Mondial 1978, pour mettre fin à une série de 11 matches sans victoire et chasser le signe indien qui les pourchassait devant les sélections européennes en échouant à huit reprises. Une lourde responsabilité attend le onze national qui affrontera l’Angleterre pour la troisième fois de son histoire après avoir fait match nul (1-1) lors du premier face-à-face amical disputé en 1990 au stade d’El Menzah, et concédé une défaite (0-2) lors du mondial-1998 en France.
Un match à suivre entre deux écoles différentes, l’une connue pour son animation défensive et qui tentera de fermer les espaces et de jouer sur les contres-attaques pour surprendre l’adversaire, et l’autre est réputée pour sa possession du ballon et la construction du jeu pour créer la faille dans la défense tunisienne et atteindre ses buts.
C’est ce qui fait que les premières minutes du jeu seront déterminantes aussi bien pour la formation de Gareth Southgate qui tentera de remporter un but précoce pour obliger la sélection tunisienne de sortir de son repli défensif et se créer plus d’espaces, que pour les protégés de Nabil Maaloul qui savent pertinemment que plus le temps avance plus ils gagnent de la confiance et la pression pèse sur leur adversaire, ce qui leur permettrait d’arracher un score positif.
Les coéquipiers de Wahbi Khazri savent aussi que les fautes d’inattention, les mauvaises passes, le mauvais positionnement et une faible couverture leur coûteraient très cher devant l’opportunisme de leurs adversaires.
Tenant compte de toutes ces données, le staff technique a axé son travail sur le volet psychologique des joueurs afin de pouvoir négocier leurs matches dans les meilleures dispositions mentales contrairement aux matches amicaux face à l’Espagne et le Portugal.
A priori, la formation titulaire sera être composée de Moez Hassan dans les bois, du quatuor défensif Yassine Meriah et Syam Ben Youssef dans l’axe, Dylan Bronn dans le couloir droit et Ali Maaloul dans le couloir gauche. En milieu du terrain, Elyes Sekhiri évoluera comme pivot à côté de Ferjani Sassi en tant que récupérateur. Devant eux un trio composé de Naim Sliti, Anis Badri et Fakhreddine Ben Youssef ou Seifeddine El-Khaoui selon les choix du staff technique, tandis que Wahbi Khazri sera à la pointe de l’attaque.
Sur le papier, le sélectionneur Nabil Maaloul semble opter pour le schéma tactique 4-2-3-1, mais sur le terrain tout reste tributaire des situations dans lesquelles seront mis les joueurs puisque sur les ailes, les joueurs seront parfois obligés de revenir en arrière et d’entrer dans l’axe pour soutenir la défense et assurer la couverture.
Autant de changements qui ont constitué le point fort des Aigles de Carthage lors des derniers matches amicaux.
De leur côté, les “Three Lions” qui, comme les Tunisiens, n’ont concédé aucune défaite lors des qualifications pour le Mondial-2018, tenteront de décrocher les trois points de la victoire afin poursuivre leur mondial en toute sérénité et aller le plus loin possible dans ce tournoi, après avoir raté la dernière coupe du monde 2014 au Brésil (éliminés au premier tour) et l’Euro-2016 en France (éliminés en 1/8e de finale par l’Islande).
La sélection anglaise aborde cette nouvelle aventure avec une constellation de joueurs très compétitifs notamment dans le compartiment offensif conduit par la star de Tottenham, Harry Kane, deuxième meilleur buteur de la Premier League 2017-2018 avec 30 buts et auteur de 7 buts en Champions League européenne, à côté d’autres joueurs capables de faire la différence à l’image de Raheem Sterling, Markus Rashford et Jimmy Vardy.
Par ailleurs, la ligne défensive composée des joueurs axiaux Garry Cahill, John Stone et Kyle Walker, semble manquer d’automatisme et de rapidité en dépit de leurs conditions physiques, ce qui pourra ouvrir des espaces devant l’adversaire et créer un déséquilibre défensif.
Mais tout reste sur le papier, car la réalité du terrain est toute autre, et malgré l’avantage de la sélection anglaise, le match reste ouvert à tous les scénarios, et la forme des joueurs et leur adaptation aux différentes situations du jeu seront déterminantes.