Invité à Paris, mercredi 20 juin 2018, à un débat portant sur “Les atouts de la Tunisie dans le secteur de la santé“, Mounir Mouakhar, président de la Chambre de commerce et d’industrie de Tunis, le plus optimiste des Tunisiens, a saisi cette occasion pour faire le tour d’horizon des 5 atouts d’excellence de la Tunisie, à savoir la Santé, le BTP, l’agroalimentaire, les TIC et les infrastructures.
A noter au passage la rencontre, organisée par AfricaPresse.Paris en partenariat avec le Club Afrique de la Presse Parisienne et Convergences) a réuni quatre intervenants, à savoir: Philippe de Fontaine Vive Curtaz, vice-président honoraire de la BEI, qui a parlé de l’’«Etat et perspectives de l’économie tunisienne»; Dr Maher Zahar, PDG de MIRE (Medical and informatical research and education), qui évoqué «la recherche dans l’e-santé»; Dr Khaldoun Bardi, chirurgien, membre de l’Académie européenne de médecine, dont l’intervention a porté sur «la coopération internationale, l’Institut tunisien de la Santé»; et Mondher Khanfir, vice-président de TABC («focus sur la santé et l’e-santé, secteurs tunisiens d’excellence»). Lire aussi notre article.
Mais tout d’abord, M. Mouakhar, l’un des plus fervents “vendeurs“ de la Tunisie à l’étranger, estime que notre pays occupent “une position géographique stratégique“, au nord de l’Afrique qui constitue un carrefour de l’Europe et du Moyen-Orient. De ce fait, “la Tunisie jouit d’une position géographique privilégiée qui fait d’elle un hub régional aussi bien pour l’investissement que pour le commerce et la production“.
Mounir Mouakhar soulignera également que “la Tunisie d’aujourd’hui a la volonté de continuer dans la voie du traçage de son histoire et à renforcer plus que jamais sa position économique et sa réputation d’un pays ouvert sur l’Orient et l’Occident.
Il rappellera du reste que la Tunisie a été le premier pays arabe à avoir signé un accord de coopération en 1995 avec l’Union européenne. D’ailleurs, depuis le 1er janvier 2008, la Tunisie est le premier pays de la rive sud de la Méditerranée à avoir intégré la zone de libre-échange avec l’Union européenne.
Dans cet ordre d’idées, le président de la CCI de Tunis explique avec force que la proximité géographique de la Tunisie joue un rôle prépondérant en sa faveur, notamment de par sa position centrale en Méditerranée et les accords préférentiels qu’elle a établis avec de nombreux pays partenaires, ce qui facilite l’accès à de nombreux marchés pour les entreprises qui cherchent à développer leurs activités.
Ce qui fait dire à M. Mouakhar que le principal avantage comparatif de la Tunisie est sa proximité, et que donc notre pays doit tout faire pour être la plateforme entre l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique.
“Notre pays a également un grand potentiel dans des secteurs qui ont réussi à avoir des avantages comparatifs et que nous nous engageons à les exploiter davantage dans l’environnement concurrentiel où nous vivons“.
De ce qui précède, Mounir Mouakhar développe les 5 secteurs qu’il considère comme des atouts majeurs pour la Tunisie.
En premier lieu, il y a l’agroalimentaire au sens large du terme. En effet, il explique à l’assistance que l’agriculture est l’un des piliers de l’économie tunisienne ; elle représente 9% du PIB et 9% des exportations totales tunisiennes. Et la croissance du secteur de l’agriculture sera de l’ordre de à 10,9% en 2018, et les recettes de l’exportation des agrumes, huile d’olive, dattes et autres produits devraient dépasser, pour la première fois, celles du secteur du tourisme…
En outre, la Tunisie dispose d’un climat favorable aux cultures fruitières et maraîchères de primeurs et d’arrière-saison par rapport à l’Europe, avec une grande proximité, ce qui constitue des avantages naturels considérables pour l’exportation de nos produits.
Mais ce n’est pas, souligne “le ministre sans portefeuille“ : «il y a en Tunisie le savoir-faire ancestral de nos paysans qui se conjugue avec un patrimoine riche en matière de produits du terroir…
Concernant le secteur de la santé, la Tunisie occupe, aujourd’hui, le 2ème rang dans le domaine du tourisme de santé à l’échelle africaine, derrière l’Afrique du Sud, explique M. Mouakhar.
Elle est également classée deuxième destination mondiale en thalassothérapie après la France, sachant que la Tunisie dispose de tous les atouts, notamment d’un personnel médical, paramédical et technique hautement qualifié, pour être une plateforme régionale d’exportation de services de soins.
Le secteur médical est en plein essor en Tunisie avec des services médicaux développés et des compétences reconnues à l’échelle l’internationale. C’est un marché dynamique et en perpétuelle croissance pouvant placer la Tunisie comme plateforme régionale de référence en matière d’exportation des services liés à la santé, souligne-t-il. De ce point de vue, la Tunisie compte 2.058 centres de santé de base et 167 hôpitaux dont 23 CHU (Centre hospitalier universitaire).
Quant au troisième secteur majeur en Tunisie, il a trait celui du bâtiment et des travaux publics (BTP), considéré comme faisant partie des secteurs moteurs de l’économie nationale vu son rôle dans la réalisation des projets d’infrastructures et de bâtiments avec tous les effets positifs dans le domaine de l’emploi.
Avec une contribution de 7% dans le PIB, le BTP occupe 4ème rang de l’économie tunisienne, pour un chiffre d’affaires de 5 milliards de dinars par an et contribue à 25% des investissements globaux dans le pays.
Et pour cette année 2018 et jusqu’en 2022, le taux de croissance du secteur devrait se situer aux alentours de 3%, prévoit le président de la CCI de Tunis.
Le secteur TIC constitue l’autre force de la Tunisie, avec une contribution au PIB du pays de 11%, bien loin celui du tourisme.
M. Mouakhar indique la Tunisie est aussi un exportateur net de logiciels et services informatiques. Elle a exporté, en 2017, pour 1 milliard de dinars, selon des chiffres de la Banque centrale de Tunisie, ce qui, dit-il, constitue «une exception en Afrique, devançant ainsi le Maroc».
Compte tenu des effets d’entraînement du secteur, les TIC ont été identifiées en Tunisie comme «un vecteur d’inclusivité, de création d’emplois et de valeur ajoutée. L’ambition nationale pour le secteur étant portée par une stratégie sectorielle volontariste : la stratégie Digitale 2018 qui vise à positionner le pays en tant que référence numérique à l’échelle internationale et à créer 50.000 emplois dans le secteur».
Enfin, l’infrastructure. La Tunisie compte aujourd’hui sept ports de commerce (Radès, Sfax, Bizerte, Gabès, Sousse, Zarzis et La Goulette), sachant qu’un port en eaux profondes va être réalisé à Enfidha. Placés sous la gestion de l’Office de la marine marchande et des ports, ces ports assurent à eux seuls 96% du commerce extérieur tunisien.
Toujours en matière d’infrastructure, la Tunisie possède également 32 aéroports dont huit internationaux (Tunis-Carthage, Monastir-Habib Bourguiba, Djerba-Zarzis, Enfidha-Hammamet, Tozeur-Nefta, Sfax-Thyna, Tabarka-Aïn Draham et Gafsa-Ksar).
Mounir Mouakhar en conclut que, malgré une situation économique perturbée –avoue-t-il, la Tunisie demeure «… une terre d’investissements et une source de nouvelles opportunités, avec un fort potentiel, une main-d’œuvre qualifiée, une volonté commune entre public et privé pour la développer en faisant les réformes nécessaires, et une loi de finances souple qui encourage les investissements étrangers».
En somme une Tunisie qui se veut positive et travailleuse !