Selon un nouveau rapport d’IFC (Groupe de la Banque mondiale), si les banques augmentaient le nombre de prêts octroyés aux femmes entrepreneurs de Tunisie, elles pourraient accroître considérablement leurs bénéfices tout en stimulant la croissance économique à travers le pays.
Publié mercredi 20 juin 2018, le rapport révèle que bien qu’elles possèdent environ un cinquième des entreprises tunisiennes, les femmes entrepreneurs rencontrent toujours des difficultés à obtenir des financements. Elles représentent pourtant un important marché pour les prêteurs car les petites entreprises appartenant aux femmes font face à un écart de crédit combiné de 595 millions de dollars. L’étude précise également que si plus de femmes avaient accès au crédit, elles pourraient davantage développer leurs entreprises et créer des emplois.
«Les femmes entrepreneurs sont en train de changer le paysage de l’économie mondiale, tout en créant des emplois durables et en stimulant la croissance économique», a déclaré Georges Joseph Ghorra, le Représentant-résident d’IFC en Tunisie. «Au niveau national, étendre les services financiers à ces femmes permettra de créer la croissance et les emplois dont les entreprises ont tant besoin. Pour les banques, développer les services bancaires au profit des femmes a un intérêt commercial : les entreprises gérées par des femmes constituent un large marché, encore inexploité, et qui pourrait devenir un véritable moteur de rentabilité».
Toujours selon le rapport, alors que la Tunisie est l’un de pays les plus progressistes en matière de droits des femmes dans la région du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord (MENA), ces avancées ne se traduisent pas forcément en opportunités économiques. En effet, les femmes ne représentent qu’un tiers de la population active et sont payées en moyenne 15% de moins que leurs collègues masculins.
Sur l’ensemble de la région MENA, la demande de financement pour les entreprises appartenant à des femmes, grandes ou petites, s’élève à 73 milliards de dollars par an. Si davantage de femmes avaient accès au crédit, cela conduirait à un meilleur respect de la parité et à plus d’égalité des genres dans ces pays.
Outre ces constats, le rapport souligne également que :
- les femmes restent fidèles à leur banque tant qu’elles y reçoivent un service satisfaisant, et sont plus ouvertes aux autres produits que les hommes ;
- les femmes épargnent davantage que les hommes en tant que clients particuliers ou professionnels, et leurs dépôts augmentent à un rythme plus élevé ;
- les PME dirigées par des femmes ont une meilleure performance que celles dirigées par des hommes, et en termes de remboursement de prêt, les femmes sont tout aussi bons payeurs voire meilleurs que leurs homologues masculins.
Le rapport fait partie d’un effort plus large d’’IFC qui vise à soutenir les femmes entrepreneurs au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Un élément central de cette initiative est le programme Banking on Women qui, grâce au réseau de 29 banques partenaires à travers le monde, soutient l’accès au financement des femmes. Lien vers le rapport complet.
À propos d’IFC
IFC (Société financière internationale), institution sœur de la Banque mondiale au sein du groupe du même nom, est la plus importante institution internationale d’aide au développement au service du secteur privé dans les pays émergents.
Elle collabore avec plus de 2.000 entreprises à travers le monde et consacre son capital, ses compétences et son influence à la création de marchés et d’opportunités dans les zones les plus sensibles de la planète.
Au cours de l’exercice financier 2017, les financements à long terme d’IFC dans les pays en développement ont atteint 19,3 milliards de dollars et ont permis de mobiliser les capacités du secteur privé pour aider à mettre fin à la pauvreté et promouvoir une prospérité partagée.
Pour plus d’informations : www.ifc.org.