Des rencontres B to B entre des entreprises tunisiennes opérant dans le secteur textile-habillement (prêt-à-porter, jeans, beachwear et lingerie) et 17 acheteurs russes dont une entreprise qui dispose de 450 boutiques ainsi que des grandes marques ont été organisées, lundi 25 juin à Tunis.
Au programme de séjour de ces acheteurs russes, figurent des visites de terrain aux entreprises tunisiennes pour prendre connaissance des techniques de production, a fait savoir Slim Yahya, chef de service au Centre de promotion des exportations (CEPEX), chargé du secteur textile-habillement, cité par l’Agence TAP.
Yahya a souligné que ces rencontres B to B s’inscrivent dans le cadre du programme national du secteur TH pour la période 2017/2019 et la stratégie du travail du CEPEX visant le développement des exportations du produit fini dudit secteur sur le marché Russe en 2018.
Cette stratégie, a-t-il ajouté, est basée sur quatre axes, à savoir des séances de coaching assurées par des experts russes dans la filière de prêt-à-porter, jeans, beachwear et lingerie et une étude de marché, une campagne promotionnelle sur le marché russe, des rencontres bilatérales à Moscou et Saint-Saint-Pétersbourg avec 70 acheteurs russes et la visite de 75 entreprises russes, en plus de la visite d’une délégation composée de 17 entreprises pour établir des rencontres B to B et effectuer des visites aux sites de production des entreprises tunisiennes.
Il a mis en exergue le potentiel existant avec le marché russe avec une consommation dans le secteur TH estimée à 40 milliards de dollars, ajoutant que les exportations tunisiennes ne dépassent pas 0,5% du total des importations des russes.
Pour sa part, Viktoriia Krivoruchko, directrice à RAFI (Russian Association of Fashion Industry), a rappelé qu’il s’agit de la deuxième rencontre des sociétés tunisiennes et russes opérant dans le secteur du textile après celle organisée à Moscow et Saint-Pétersbourg, ajoutant que les fabricants russes ont voulu, après cette première rencontre, découvrir les processus et techniques de fabrication au sein des entreprises tunisiennes.
Elle a fait savoir, dans ce cadre, que certains acheteurs russes sont venus pour approfondir les relations avec leurs partenaires tunisiens déjà identifiés afin de signer des contrats en termes d’exportation du produit fini.
Ces acheteurs, a-t-elle encore dit, sont à la recherche de l’exportation d’un produit fini ou le travail avec des tunisiens sous différentes autres formes.
Il convient de noter qu’une ligne maritime reliant le port de Sfax à celui de Novorossiysk en Russie a été lancée, le 2 novembre 2016 par la CTN (Compagnie Tunisienne de Navigation) afin de faciliter l’accès des produits tunisiens au marché russe.
Le nombre des voyages a atteint 3 en 2016 avec 44 conteneurs à l’export contre 330 conteneurs selon les prévisions de l’étude préliminaire et 14 voyages en 2017 avec 557 conteneurs contre des prévisions de 1.540 conteneurs, selon des données de la CTN parvenues à l’Agence TAP.
Jusqu’à ce jour, le nombre des voyages permettant essentiellement l’exportation de produits agricoles et agroalimentaires a atteint 6 voyage en 2018, avec un transit time (durée de la traversée) de 7 jours.
Parmi les obstacles au développement de cette ligne pour l’armateur, les charges de l’exploitation très élevées (consommation combustibles, frais de passage Dardanelles Bosphore, frais de port, frais de manutention, glissement de la parité du dinar/dollar), outre que le port de Novorossiysk est souvent consigné à cause des mauvaises conditions climatiques en plus de l’adoption de la politique du dumping par les concurrents.
Concernant les problèmes auxquels font face les exportateurs tunisiens, la CTN a noté la lourdeur des formalités douanières et un contrôle phytosanitaire sévère au port de Novorossiysk auxquels s’ajoute l’absence d’une convention bilatérale en matière de non double imposition entre la Russie et la Tunisie.
Pour développer cette ligne, la CTN recommande une subvention de la ligne par l’Etat (FOPRODEX et la réduction sur les frais d’exploitation du navire en Tunisie) et l’engagement des exportateurs tunisiens sur un volume défini d’avance à exporter avec la CTN.
Pour sa part, le directeur principal approche des marchés au CEPEX, Youssef Bayoudh a souligné que des entreprises tunisiennes ont noté une faiblesse de la fréquence des voyages (chaque 15 jours), des difficultés douanières au niveau du port de Novorossiysk, ajoutant que certains ont préféré transporter leurs produits par camions en faisant Tunis-Gênes-Moscou pour assurer l’exportation des produits frais dans des délais plus courts.
A noter que la Russie est le 6ème fournisseur de la Tunisie et son 45ème client avec un volume global des échanges estimé à 1,221 milliard de dinars.