Le bureau du Fonds mondial pour la nature “WWF-Afrique du Nord” a organisé, les 23 et 24 juin 2018, la première édition de “Panda Camp” dédiée à la lutte contre les incendies de forêts, perçus comme une réelle menace pour l’espace forestier en Tunisie, déjà profondément affecté par plusieurs facteurs climatiques et autres (sécheresse, désertification, activités humaines….).
Son objectif est de sensibiliser à la protection de l’environnement, de la biodiversité et du milieu forestier, exposé à plusieurs menaces, dont, en premier lieu, les incendies.
De 1985 à 2012, 32.000 hectares (ha) de la forêt tunisienne sont partis en fumée. Annuellement, en moyenne, 150 incendies détruisent 1.500 ha. Les années 2011 et 2012 ont été particulièrement dévastatrices avec un total de 555 incendies qui ont ravagé 3.700 ha, selon les statistiques du ministère de l’Agriculture.
Le “Panda Camp” est destiné aux adhérents, supporters, bénévoles et adeptes des métiers verts et aussi, aux journalistes spécialisés dans l’environnement.
Il s’agit d’un rassemblement écologique pour discuter des causes des incendies et des meilleures pratiques pour protéger la forêt, avec de jeunes écologistes et étudiants de diverses spécialités liées à l’environnement à l’INAT (Institut national agronomique de Tunisie).
Les débats ont été organisés au sein d’un centre de camping et d’éco-tourisme, situé sur les rives du majestueux barrage de Béni Mtir, à Ain Draham.
Pour les responsables du Bureau du WWF-Afrique du Nord, c’est une première action qui vient célébrer le lancement du label WILD TUNISIA, qui promeut les produits et services issus des aires protégées du nord de la Tunisie et aussi le lancement de l’action de sensibilisation baptisée “Intervenir là où la nature en a besoin”.
“Le choix s’est porté sur la localité de Béni Mtir, car il s’agit d’un site d’une richesse naturelle remarquable pour une aventure éco-touristique”, a indiqué le directeur du WWF bureau Afrique du Nord à Tunis, Faouzi Maamouri.
Et d’ajouter “notre objectif est d’attirer davantage d’adhérents et de sensibiliser de plus en plus de Tunisiens à la nécessité de protéger la nature et d’encourager les activités d’agro-tourisme et la création de métiers verts et éco-responsables, adaptés à la biodiversité des sites naturels”.
Concernant les incendies de forêts, le responsable a affirmé que 90% de ces catastrophes restent d’origine inconnue, d’où la nécessité de renforcer la vigilance et d’encourager l’adhésion de la population locale pour protéger le milieu forestier.
Les troubles sociopolitiques qui ont suivi la révolution tunisienne et qui ont duré toute l’année 2011, ont accentué la dégradation de l’espace forestier tunisien, nonobstant, les mesures de protection mises en œuvre habituellement par les services forestiers, sylvicoles et pastoraux.
Pourtant, la forêt tunisienne continue de jouer un rôle important aussi bien socio-économique et culturel qu’identitaire, en dépit de sa faible superficie (5,7 millions d’hectares, dont 657.000 ha de forêt proprement dite, auxquels s’ajoutent 400.000 ha de forêt de reboisement et 200.000 ha de garrigues.
Pour cet été, le WWF et la Direction générale des Forêts (DGF) misent sur l’adhésion des populations locales et aussi sur l’engagement des agents et gardes forestiers, en plus de la Protection civile et de l’Armée, pour passer un été sans incendies. Tous les intervenants ont bénéficié, à cet effet, de formations pour une coordination plus efficace et pour une alerte précoce contre les feux de forêt, ont indiqué les responsables du Bureau WWF-Afrique du Nord.