“L’Etat est obligé d’ajuster les prix de vente de certains produits pétroliers en fonction de l’importante hausse des prix des hydrocarbures sur le marché international, et aussi sur la base du mécanisme d’ajustement automatique des prix de ces produits, décidé depuis 2008 et entré en vigueur en 2016”.
C’est ce qu’a déclaré, mardi 26 juin 2018, le ministre de l’Energie, des Mines et des Energies renouvelables, Khaled Kaddour, lors d’une rencontre avec des journalistes, au palais du gouvernement à la Kasbah.
Il a précisé que l’application de ce mécanisme impose un ajustement tous les trois mois ou même moins, soit à la hausse ou à la baisse, des prix de vente des produits pétroliers, moyennant un taux qui ne dépasse cependant pas 5%.
“L’Etat supporte une subvention très lourde des produits pétroliers”, a-t-il dit, faisant remarquer qu’après la dernière augmentation des prix de vente des hydrocarbures (une hausse de 75 millimes la litre), un litre d’essence est subventionné à hauteur de 290 millimes, et celui de gasoil ou “mazout” de 330 millimes par litre.
Rappelons que le ministère de l’Energie avait surpris tout le monde, vendredi 22 juin 2018, en annonçant une augmentation de 75 millimes par litre, suite à la hausse continue des prix de pétrole et de ses dérivés.
Le prix de pétrole au cours du 2ème trimestre 2018 a atteint environ 75 dollars le baril.
D’après Khaled Kaddour, les répercussions financières des trois augmentations des prix des hydrocarbures (décembre 2017, mars et juin 2018) frôlent les 430 millions de dinars (MDT), et la subvention consacrée aux hydrocarbures sera de l’ordre de 4 milliards de dinars.
Suite au glissement du dinar, chaque augmentation de 1 dollar coûte à l’Etat 120 millions de dollars. Ainsi, chaque baisse de la valeur du dinar de 10 millimes du dinar engendre un déficit de 30 millions de dinars, a expliqué le ministre de l’Energie.
La valeur de la subvention a été fixée à 2,5% du PIB, soit environ 2,7 milliards de dinars, dans l’objectif de préserver les équilibres du budget de l’Etat, a ajouté le ministre.
Toutefois, promet-il, l’Etat va poursuivre son appui aux catégories démunies, en préservant la même tarification de la bouteille du gaz domestique, et en continuant à subventionner les 2/3 de sa valeur, pour les familles qui consomment moins de 100 mégawatts d’électricité par moi.
Le ministre souligne que l’Etat opte, désormais, pour la subvention des énergies renouvelables au lieu des hydrocarbures, en tant que solution efficace pour réduire la consommation du pétrole.
C’est dans cette optique que le conseil ministériel tenu en mai 2018 a décidé des mesures pour réduire la facture énergétique des familles bénéficiant d’une grande part de la subvention de l’Etat et dont le nombre s’élève à 1,2 million de familles.
Il s’agit de remplacer les anciens réfrigérateurs par de nouveaux économes en énergie, et d’instaurer des panneaux solaires photovoltaïques aux familles ayant une consommation réduite d’électricité, ainsi qu’encourager les municipalités, les établissements publics et les mosquées à maîtriser leur consommation d’énergie.
S’agissant de la production de phosphate, il a indiqué que la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG) a enregistré une grande amélioration par rapport à 2017, avec une production quotidienne de 14.000 tonnes.