Les syndicats du secteur public en charge de l’informatique, des technologies de la communication et des services postaux ont réclamé, jeudi 28 juin, dans un communiqué, l’annulation de la décision de créer l’entreprise “la Tunisienne de développement numérique”, adoptée par le conseil ministériel tenu le 20 juin.
Ils qualifient ce projet de “destructeur” et “non patriotique”, annonçant leur décision d’y faire face par tous les moyens légaux, rappelant à ce propos que le conseil des ministres avait refusé de faire passer un projet de loi allant dans ce sens.
Cette entreprise, ont-ils déploré, est parallèle au Centre national de l’informatique (CNI) et constitue une désorientation de ses fonctions, ce qui menace la sécurité nationale des informations et données sensibles de l’Etat et du citoyen stockées dans ce service public et “monopolisera les grandes applications”, mettant en garde contre les suites matérielles de ses activités.
La création de cette nouvelle entreprise, ont ajouté les syndicats, est également un danger pour la pérennité de toutes les sociétés spécialisées dans l’informatique, les télécommunications et les services postaux (à l’instar du Centre informatique du ministère de la santé, l’Agence tunisienne de la sécurité informatique, le Centre national des technologies de l’éducation, le centre d’informatique du ministère des finances, la poste tunisienne et le ministère des technologies de la communication et de l’économie numérique).
Selon eux, cette démarche s’inscrit dans le cadre d’une vision visant à limiter le rendement du secteur de l’informatique, soulignant que la marginalisation du CNI et le changement de ses fonctions en une nouvelle entreprise est un phénomène dangereux en relation avec les élections de 2019.