Le rapport de la Commission des libertés individuelles et de l’égalité (COLIBE) s’adapte aux conventions internationales adoptées par la Tunisie et puise dans les principes inclus dans la constitution tunisienne de janvier 2014, a affirmé Bochra Belhaj Hmida, présidente de la commission.
“La crise économique et sociale que connait le pays ne doit pas priver les tunisiens de leur droit général à la liberté et l’égalité”, a-t-elle estimé lors d’une conférence tenue au centre des études méditerranéennes et internationales (CEMI) sur le rapport.
Belhaj Hmida a appelé tous les partis progressistes à “assumer leur responsabilité politique et idéologique” en adoptant ce rapport qui sera, en fin de compte, soumis au parlement.
“Certains veulent mettre en doute le contenu du rapport pour des buts immoraux”, a-t-elle ajouté, en présence de personnalités politiques et civiques, soulignant qu’il est “inadmissible qu’une grande partie de la société tunisienne adopte une position critique à l’égard du rapport sans lire aucune ligne de son contenu”.
Elle a invité les partis “dits modernistes” à assumer leur responsabilité dans la clarification de leur position à l’égard de la question de l’égalité dans l’héritage et les droits individuels loin de toute ambition électorale.
Belhaj Hmida a souligné l’importance de ce rapport une fois adoptée comme loi et ses répercussions positives sur la vie des Tunisiens.
De son côté, le leader du parti des patriotes démocrates unifié, Mohamed Jmour a fait part de sa critique de ce rapport qui “n’est pas suffisamment clair et audacieux, au niveau de certains points”.
“Nous nous attendions à ce qu’il soit plus révolutionnaire et plus attachés aux principes des libertés et de l’égalité totale”, a-t-il souligné.
Il a indiqué que les structures de son parti sont en train d’élaborer une position à l’égard du rapport et “s’oriente vers l’adoption de tout son contenu”
De son côté, Zehed Zgueb, un des dirigeants de Afek Tounes, a précisé que son parti adopte ce rapport pour plusieurs considérations, dont l’appartenance de ce parti à l’école libérale.
Il a insisté, dans ce cadre, sur l’importance de voir la société tunisienne évoluer vers une société d’égalité totale loin de toute considération électorale.
En revanche, Khalil Zaouia, secrétaire général du Forum démocratique pour le travail et les libertés, a estimé que l’égalité totale entre homme et femme peut faire perdre beaucoup de droits à la femme qui vit dans une société conservatrice.
“La crise sociale et économique peut aussi minimiser l’impact de tels rapports sur la société”, a-t-il fait remarquer.
Zaouia a souligné toutefois que son parti adopte cette vision moderniste de la société, appelant à un débat plus approfondi autour de son contenu afin d’en mieux tirer profit.