La Ligue tunisienne de défense des droits de l’Homme (LTDH) estime que les recommandations du rapport de la Commission des libertés individuelles et de l’égalité (COLIBE) sont à même de consolider les principes des droits humains en Tunisie.
“Ce rapport constituera un tournant important dans l’histoire de la Tunisie et l’approbation de ses recommandations permettra de mettre en application les principes des droits humains tels que mentionnés dans la Constitution tunisienne de 2014”, lit-on dans un communiqué publié par la LTDH.
L’organisation se félicite de la proposition d’abolir la peine de mort et celle de l’égalité effective et totale dans l’héritage, appelant à approfondir la réflexion autour des recommandations du rapport et à ouvrir un dialogue national sur l’égalité et la protection des libertés individuelles et publiques pour renforcer la culture des droits de l’Homme.
La LTDH affirme soutenir la COLIBE qui est confrontée, selon le communiqué, à des tentatives de musellement et de restriction de la liberté d’expression.
La LTDH dénonce, entre outre, les réactions violentes contre le contenu du rapport et la présidente de la COLIBE, Bochra Belhaj Hamida.
A noter que le rapport de la COLIBE présenté le 12 juin dernier annonce plusieurs recommandations visant le renforcement des libertés individuelles et de l’égalité, comme l’abolition de la peine de mort, l’annulation de l’incrimination de l’homosexualité, l’emprisonnement trois mois de tout agresseur de la vie privée, l’annulation de la dot et des délais de viduité outre l’égalité totale dans l’héritage.
Ces recommandations ont suscité une grande polémique. Certaines parties ont dénoncé le contenu du rapport estimant qu’il s’oppose aux valeurs et aux principes de l’islam (Université de la Zitouna). Mais 34 organisations et associations de la société civile appartenant à la coalition civile pour les libertés individuelles estiment que ce rapport est conforme aux normes internationales des droits de l’Homme et aux orientations modernistes de l’Etat tunisien.
De son côté, la ministre de la Femme, de la Famille, de l’Enfance et des personnes âgées, Néziha Laabidi, avait souligné que le gouvernement n’a pas encore exprimé sa position envers le rapport, saluant l’ouverture d’un dialogue sociétal sur le sujet des libertés individuelles et de l’égalité.