A l’initiative d’activistes de la société civile en Tunisie, une pétition en ligne ouverte au public a été lancée, mardi 3 juillet, pour soutenir la Commission des libertés individuelles et de l’égalité (COLIBE).
Les signataires, dont le nombre a déjà dépassé 140 personnes, font part de leur conviction du droit de la société tunisienne au progrès et à la mise en œuvre des principes de liberté, de justice et d’égalité entre toutes les citoyennes et tous les citoyens, déclarent leur “soutien total” à toutes les propositions du rapport de la Commission remis à la Présidence de la République le 8 juin 2018.
Ils considèrent qu’il est en totale adéquation avec la Constitution de 2014 et avec les conventions internationales relatives aux droits de l’homme ratifiées par la Tunisie, ajoutant que ce rapport présente plusieurs propositions qui défendent clairement les libertés individuelles, valorisent l’égalité, la non discrimination entre les deux sexes et insistent clairement sur les fondements universels des libertés individuelles, telles que la liberté de conscience, la liberté de croyance et le droit à la protection de sa vie privée.
Les signataires condamnent “avec force la campagne de dénigrement menée par les forces rétrogrades” contre le rapport de la COLIBE, ses membres et la présidente de la commission.
Ils condamnent, aussi, la déclaration du 28 juin 2018 publiée par des enseignants de la Zitouna dans laquelle ils expriment leur rejet du contenu du rapport de la COLIBE qu’ils considèrent en contradiction avec le Coran et la Sunna, estimant qu’il menace l’identité du pays, la paix sociale et nourrit le terrorisme.
Les signataires de la pétition considèrent cette position comme étant “une accusation implicite d’apostasie contre les membres de la Commission”, les tenant responsables de tout ce qui pourrait porter atteinte aux membres de la COLIBE.
Les signataires exhortent les forces progressistes et modernistes (individus, partis, intellectuels, artistes, journalistes, politiques et activistes de la société civile) “à faire front avec force contre cette campagne de dénigrement menée par les courants conservateurs et rétrogrades et à déclarer ouvertement leur soutien et appui aux réformes proposées par le rapport de la Commission des Libertés Individuelles et de l’Egalité”.