Le Festival du cinéma méditerranéen Manarat, prévu du 9 au 15 juillet, verra la création de l’”Arab Film Institute Commission”, a annoncé, mardi 3 juillet, Chiraz Laatiri, directrice générale du Centre national du cinéma et de l’image (CNCI).
Au cours du point de presse tenu au siège de la BIAT pour dévoiler le programme de Manarat, elle a présenté l’Arab Film Institute Commission comme “un groupement de réflexion autour des problèmes du cinéma méditerranéen du Sud, volet distribution, sous-titrage, fonds communs de production…”.
Il sera, en quelque sorte, l’équivalent des European federation of agence directors (EFADS) pour les pays du Nord, a-t-elle dit.
Elle a également annoncé le lancement de la billetterie unique au cours de ce nouveau festival cinématographique méditerranéen estival pour lequel a été “alloué un budget de près de 1,3 milliard de dinars, contribution de plusieurs partenaires publics et privés”.
Il est organisé par le Centre national du cinéma et de l’image (CNCI), le Centre national français du cinéma et de l’image animée (CNC) et l’Institut Français de Tunisie (IFT) avec le parrainage de la Banque arabe internationale de Tunisie (Biat).
Le volet institutionnel et professionnel du festival s’articule sur trois autres grands rendez-vous dont une rencontre réunissant les centres de cinéma Nord-Sud qui mobilise huit des EFADS (European federation of agence Directors), un groupement des CNC européens.
De la rive nord, les pays représentés sont la France, la Belgique, l’Allemagne, le Portugal, la Slovénie, la Croatie, l’Espagne et la Hongrie.
La Tunisie abritera “Manarat”, un nouveau festival du cinéma méditerranéen, en juillet prochain
Des pays du Sud 7 pays seront représentés, à savoir la Tunisie, l’Egypte, l’Algérie, le Maroc, la Jordanie, la Palestine et le Liban.
Le CNC français et le Centre cinématographique marocain (CCM) présenteront le mécanisme d’avance sur recette qui est en vigueur en France depuis longtemps et au Maroc depuis déjà 15 ans.
A cet effet, Laatiri a indiqué que le CNCI vient de finaliser la réforme des mécanismes d’aide à la production qui sera dorénavant fonctionnel à travers une avance sur recette.
Un workshop sera destiné à la nouvelle vague des jeunes réalisateurs et producteurs qui s’appuient sur “un modèle de business assez distinct de celui des anciens”, selon Laatiri.
Ils auront une formation sur les possibilités de financement offertes, autres que celles de l’Etat, dont les fonds d’aide à travers le monde, à l’instar du Doha film Institute, Afac, Aide aux Cinémas du monde…
Le Workshop les initiera aussi aux modèles de candidatures réussies auprès de ces fonds.
Le programme médias de l’Union européenne (UE) présentera aux professionnels les opportunités offertes pour les tunisiens, notamment la société civile active dans la culture créative, numérique et du cinéma surtout que la Tunisie abrite le desk régional du programme Europe créative.
La responsable du CNCI a parlé d’une grande dynamique qui est en train de se faire Nord-Sud/Sud-Nord. Ce partenariat avait entamé avec la création en 2017 du Fonds franco-tunisien de coproduction cinématographique qui offre aussi un accompagnement au CNCI pour un développement du cinéma, sur le plan des réformes de textes de loi et du secteur de la distribution.
Un second Fonds de co-développement cinématographique avec l’Italie, signé récemment au festival de Cannes, se fait en étroite collaboration avec l’institut culturel italien (IIC) à Tunis et la Cinémathèque Tunisienne.
Un troisième fonds est en phase de construction avec le Maroc, à travers le CCM (Centre cinématographique marocain), “un partenaire solide dans l’organisation du festival Manarat”, selon Laatiri, ayant aussi fait référence à un quatrième fonds avec la Belgique qui devrait avoir le jour.
La création de nouveaux fonds s’inscrit dans la stratégie du CNCI qui œuvre à accompagner des initiatives, comme Manarat, afin de réponde à la forte demande constatée du public cinéphile tunisien.
Pour Dorra Bouchoucha, directrice artistique de Manarat, ce festival “né d’une initiative de l’ambassadeur de France à Tunis, Olivier Poivre d’Arvor, devra faire un trait d’union entre les deux rives de la Méditerrané, autour de la création artistique et cinématographique”.
“Le vieux monde a inventé deux festivals au bord de la mer, Cannes et Venise, vous êtes en train d’inventer le troisième”, a déclaré le diplomate français.
Il a parlé d’un “festival méditerranéen de Tunisie qui est bien la preuve que le pays est en train de construire, avec des partenaires européens, bilatéraux et privés, une offre culturelle totalement renouvelée”.