Quatre conventions et un accord de partenariat ont été signés, dans la matinée du mercredi 4 juillet 2018, au siège du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique à entre des centres de recherche, d’une part, et des industriels, d’autre part, pour valoriser les bioressources et exploiter les vertus des plantes dans l’industrialisation de nouveaux produits dans le domaine de l’industrie pharmaceutique et du bien- être.
La première convention a été signée entre le Centre de Biotechnologie de Borj Cedria (CBBC) et l’entreprise Boujebel S.A VACPA Company (BVC). Selon Riadh Ksouri, professeur au CBBC et directeur du laboratoire des plantes aromatiques et médicinales, la convention porte sur la valorisation des sous produits de Deglet Ennour.
” Les analyses ont montré que 100 kg de noyaux de dattes pourraient nous apporter 1 litre d’huile aux vertus très importantes “, a-t-il indiqué précisant qu’un litre d’huile de noyaux de dattes pourrait coûter plus de 600 euros alors qu’on est en train de jeter les noyaux sans les exploiter.
” On pourrait exploiter cette huile essentiellement dans le domaine cosmétique “, a-t-il ajouté dans une déclaration à l’agence TAP.
La deuxième convention a été signée entre la Faculté de Médecine de Sousse (FMS) et l’entreprise UNIMED, spécialisée dans l’industrie pharmaceutique pour valoriser les aspects pharmaceutiques du romarin et du thym.
La troisième convention a été signée entre le Centre de Biotechnologie de Sfax (CBS) et la société NOPAL Tunisie pour valoriser les vertus de la figue de barbarie notamment dans le domaine cosmétique.
La quatrième convention a été signée entre l’Institut des Régions Arides de Médenine (IRA), une start up à l’université italienne “Degli Studi Di Pavia” et l’Université Japonaise de Tsukuba pour valoriser la plante de “la hamada scoparia”.
Par ailleurs, un accord de partenariat a été signé entre l’Union Tunisienne de l’Agriculture et de la Pèche (UTAP) section de Sfax et l’Ecole Nationale d’ingénieur de Sfax (ENIS) pour la valorisation de l’huile tunisienne et la détermination de ses propriétés en fonction des régions, a indiqué Samia Charfi Kaddour, directrice générale de la valorisation de la recherche au ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique.
La responsable a signalé, dans une déclaration à l’agence TAP, que d’autres conventions suivront dans les prochains jours pour concrétiser le partenariat entre les établissements universitaires et de la recherche d’une part et les industriels d’autre part.
D’après la même source, plusieurs plantes ont beaucoup de vertus et ce n’est qu’à travers le renforcement de la recherche et du partenariat avec les professionnels qu’on pourrait exploiter ces vertus pour créer des produits anti-stress, anti-diabète, anti-cancer et autres.
L’intervenante a ajouté que la signature des conventions s’inscrit dans le cadre du projet de valorisation des bioressources pour une nouvelle industrie ” SATREPS ” mis en œuvre entre la Tunisie, le Japon et le Maroc depuis 2016 pour une durée de 5 ans.
Intitulé ” Valorization of bioresources in semi-arid and arid land based on scientific evidence for creation of new industry “, ce projet est réalisé avec la collaboration de l’Agence japonaise de Coopération internationale JICA-Tunisie. Il fait suite à un premier projet SATREPS tuniso-japonais portant sur les bio-ressources tunisiennes des régions arides et semi-arides qui a été très fructueux avec la découverte de vertus exceptionnelles des plantes de ces régions qui subsistent dans des conditions climatiques extrêmes (grande sécheresse, températures élevées…) avec des propriétés spécifiques anti-cancer, anti-stress, anti-diabète, a ajouté la même source.
Ces travaux ont été effectués dans le cadre d’un projet Satreps entre 2010 et 2015 avec un budget de 7 millions de dinars dans les structures de recherches tunisiennes et en collaboration avec l’Université Japonaise de Tsukuba et ont donné lieu à des dizaines de publications de haut niveau avec un facteur d’impact élevé et à 7 brevets internationaux.
Le projet SATREPS en cours est effectué avec les six institutions relevant du ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique à savoir le CBBC, le CBS, l’ENIS, l’IRA, l’INAT et la Faculté de Médecine de Sousse (FMS).
Il s’inscrit dans le processus de valorisation des résultats des recherches effectuées dans le cadre du premier projet dans une démarche collaborative faisant participer les industriels pour développer des produits utiles basés sur la biotechnologie et pour exploiter les propriétés exceptionnelles des plantes des régions arides et semi-arides.
Cette action s’inscrit dans le cadre de la stratégie du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique d’ouverture sur le monde socio-économique et de valorisation des résultats issus de la recherche en vue de leur exploitation pour participer au développement économique du pays.