Le déficit budgétaire s’est nettement réduit, à fin mai 2018, pour se situer au niveau de 1,469 milliard de dinars, contre 2,361 milliards de dinars, à la même date de l’année 2017, selon le rapport sur les “Résultats Provisoires de l’Exécution de Budget de l’Etat, mai 2018”, que vient de publier le ministère des Finances, sur son site web.
En se référant aux chiffres clés de la loi de Finances 2018, on remarque qu’à ce rythme, le déficit serait aux alentours de 3,526 milliards de dinars, alors que cette loi tablait sur un déficit de l’ordre de 5,216 milliards de dinars, ce qui représente 4,9% du PIB.
Cette amélioration s’explique, notamment, par une progression notable des recettes non fiscales, passant de 652,9 MDT, à fin mai 2017, à 1,321 milliard de dinars, à la même date de l’année 2018, et ce en raison de la hausse des recettes drainées, dans le cadre des revenus des participations et des entreprises publiques (498,5 MDT en mai 2018, contre 14,4 MDT en mai 2017), de l’amélioration des redevances sur le Gazoduc acheminant le gaz algérien vers l’Italie via la Tunisie (182,6 MDT contre 118,1 MDT) et de l’augmentation d’autres recettes non fiscales (393 MDT contre 228,5 MDT).
De même, le document fait état d’une hausse des recettes fiscales, pour se situer au niveau de 10,209 milliards de dinars, durant les cinq premiers mois de l’année (contre 8,994 milliards de dinars en mai 2017). Une hausse qui ne peut être expliquée que par une évolution positive des impôts directs, passant de 5,186 milliards de dinars à 6,321 milliards de dinars durant la période mai 2017-mai 2018.
Cette évolution des recettes fiscales a favorisé un recours de moins en moins important aux ressources d’emprunt et de trésorerie (3,293 milliards de dinars) par rapport à l’année précédente (4,356 milliards de dinars en mai 2017), et particulièrement les emprunts extérieurs (1,125 milliard de dinars au cours des cinq premiers mois de 2018 contre 3,048 milliards de dinars, en mai 2017).
Sur toute l’année courante, la Loi de Finances 2018 table sur des emprunts extérieurs de l’ordre de 7,336 milliards de dinars, alors qu’à ce rythme, les emprunts n’atteindront pas les 3 milliards de dinars.
Toujours selon le ministère des Finances, le déficit budgétaire est, aussi, imputé à la hausse des dépenses hors principal de la dette (près de 13 milliards de dinars en mai 2018, contre 12 milliards de dinars en mai 2017) en raison, notamment, de la hausse des intérêts de la dette (1,429 milliard de dinars contre 1,116 milliards de dinars) et de l’accroissement de volume des prêts (851,2 MDT contre 227,6 MDT).
De même, le département des Finances fait état de l’accroissement des dépenses de développement pour atteindre 2,340 milliards de dinars, contre 2,067 milliards de dinars en mai 2017.
Quant aux dépenses de gestion, elles ont baissé de 8,597 milliards de dinars, durant les cinq premiers mois de 2017, à 8,376 milliards de dinars en mai 2018, au vu de la diminution de l’enveloppe réservée aux rémunérations (salaires): 6,268 milliards de dinars contre 6,478 milliards de dinars, contre une hausse du budget destiné aux interventions et transferts (1,710 milliard de dinars contre 1,599 milliard de dinars).
S’agissant de la composition de la dette extérieure de la Tunisie, le département souligne que 46,9% de l’encours de cette dette sont en euros, 27,9% en dollars, 11,5% en yen et 13,8% en d’autres devises.