Des associations et organisations assurent avoir été surprises par la tenue, cette semaine, du 2ème round des négociations bilatérales entre la Tunisie et l’Union européenne sur le double accord de réadmission et de facilitation de visas dans le cadre du «Partenariat pour la Mobilité» (PpM).
Elles regrettent que ces négociations se soient déroulées dans l’opacité totale, c’est-à-dire dans l’absence d’informations et sans consultation préalable de la société civile. Cette exclusion est d’autant plus regrettable qu’un processus de dialogue tripartite entre la société civile, les autorités tunisiennes et l’Union européenne a été mis en place depuis près de cinq ans.
Les associations et organisations estiment que ce manque de consultation constitue un recul dans le processus d’inclusion de la société civile dans le suivi des relations entre la Tunisie et l’Union européenne. Autrement dit, c’est un très mauvais message de la part de l’Union européenne envers la jeune démocratie tunisienne sur le concept de la politique participative.
Pour ce faire, les organisations et associations signataires appellent les autorités tunisiennes et l’UE à renouer avec la pratique de concertation préalable avec la société civile…
Voici leurs recommandations et positions :
- Renforcer les mécanismes de consultation régulière entre, d’un côté, les OSC et, de l’autre, l’UE et ses Etats membres et les autorités tunisiennes, dans le cadre du dialogue tripartite.
- Mettre en place un processus d’information ouvert et transparent, notamment en ce qui concerne le calendrier et la feuille de route des négociations ainsi que leur contenu.
- Mettre le respect et le renforcement des Droits Humains fondamentaux ainsi qu’économiques et sociaux, au centre de toutes négociations et Accords entre, d’un côté, la Tunisie et l’UE, de l’autre.
- Ne pas aborder la question migratoire sous l’angle sécuritaire mais plutôt sous l’angle des droits humains et ne pas conditionner les accords de facilitation de la mobilité et de la circulation des personnes aux accords de réadmission ni aux aides financières de l’UE.
- Ne pas inclure la réadmission des tiers et des apatrides dans l’Accord de réadmission.
- Préserver la souveraineté de l’Etat tunisien en excluant la possibilité d’octroi de laissez-passer européens.
- Ne pas recourir à la réadmission des ressortissants tunisiens en situation irrégulière tant que toutes les voies de recours n’ont pas été épuisées.
- Elargir la facilitation des visas à l’ensemble des catégories
socio-professionnelles dans la perspective de leur suppression à terme.
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Organisations signataires: UGTT, LTDH, FTDES, ONAT, ATFD, AFTURD, CETUMA, ASPOMIS, CRLDHT, FTCR, Afrique Intelligence, ALDA, AESAT, UTOPIA Tunisie, Association tunisienne de défense des droits de l’enfant, Association citoyenneté et libertés djerba, EuroMed Droits.