La Tunisie a enregistré avec le Brésil un déficit de 829,5 millions de dinars (MDT) durant l’année 2017, réalisant un faible taux de couverture de 5% contre 11% en 2016, a indiqué Hassine Bouzid, président du Conseil d’affaires tuniso-brésilien.
“Cette situation est grave”, a-t-il dit, lors de la 8ème réunion du Conseil mixte tuniso-brésilien tenue vendredi 20 juillet à Tunis, soulignant à cet égard, “une baisse des exportations tunisiennes vers le Brésil contre une hauusse de ses importations”.
Les ventes de la Tunisie sur le marché brésilien sont passées de 60,7 MDT en 2016 à 41,6 MDT en 2017, alors que les achats du pays ont atteint 871 MDT en 2017 contre 571 MDT en 2016.
Selon Bouzid, “cette réunion se tient durant une conjoncture difficile caractérisée par un recul des exportations de la Tunisie vers ce pays, à cause de la baisse de ses exportations en phosphate et ses dérivés, lesquelles constituent la colonne vertébrale des échanges tuniso-brésiliens”.
Bouzid considère que, de manière générale, le volume des échanges entre les deux pays demeure faible et en deçà des chiffres escomptés, et ce en dépit des relations politiques excellentes.
“Un nouvel élan devrait être accordé aux relations économiques tuniso-brésiliennes, à travers la reprise de la production du phosphate tunisien, la facilitation des procédures administratives, l’intensification des visites des hommes d’affaires, la participation aux foires et manifestations économiques. Il s’agit également de promouvoir les deux marchés et de diversifier les produits échangés, notamment à travers l’intégration des industries pharmaceutiques, aéronautiques et automobiles ainsi que de la technologie,dans les échanges bilatéraux”.
S’agissant de l’avenir de la coopération tuniso-brésilienne, il a fait savoir que le ministère du Commerce et celui des Affaires étrangères examinent actuellement l’opportunité de conclure un accord avec les pays du Marché commun de l’Amérique du Sud – Mercosur, lequel donnera un saut qualitatif aux échanges de la Tunisie avec le Brésil.
Pour sa part, Rubuns Hannun, président de la Chambre arabo-brésilienne, soulignera que la coopération tuniso-brésilienne ne doit pas se limiter à l’aspect économique mais elle doit s’élargir aux actions culturelles pour rapprocher davantage les deux peuples, préconisant également la mise en place d’un programme mixte d’incitation au tourisme pour intensifier les visites des deux pays.
Il a appelé à déployer plus d’efforts pour impulser le partenariat bilatéral et assurer une meilleure intégration des produits et services échangés, rappelant que l’économie brésilienne dépend beaucoup de la production du phosphate tunisien, qui doit retrouver son rythme habituel, pour ne pas perdre ce marché.
De son côté, Hichem Elloumi, vice-président de l’Union tunisienne de l’industrie du commerce et de l’artisanat (UTICA), a exprimé son mécontentement quant au déséquilibre de la balance commerciale de la Tunisie avec le Brésil, appelant à combler ce déficit en identifiant des opportunités d’investissement dans ce pays, d’autant plus que la Tunisie est à même d’être un relais entre le Brésil et les marchés européens et arabes.