La municipalité de Tozeur a engagé, depuis une semaine, des opérations de nettoyage et de curage des cours d’eau situés dans l’oasis de Tozeur et considérées d’une importance vitale pour l’oasis et la ville.
Selon Wassila Hedfi, premier adjoint du maire de la ville, cette opération de réhabilitation a pour but de redonner vie aux cours d’eau et de restaurer le lit de la rivière. Des tonnes de déchets s’y sont accumulées ces dernières années, a-t-elle fait savoir.
Selon elle, des interventions sont actuellement en cours au niveau de Ras el Ain -la source d’eau qui alimente toute l’ancienne oasis. Des opérations de curage sont effectuées près de ce point de départ du cours d’eau, a-t-elle relevé, ajoutant que des travaux pour l’extension et la pose de nouveaux canaux d’irrigation sont entrepris. Ils se prolongeront jusqu’à l’oued el baraka, a-t-il précisé, soulignant à cette occasion la vétusté des installations et le délabrement du système d’irrigation dans l’ancienne oasis.
Redonner vie aux cours d’eau de l’ancienne oasis est le souhait de tous les habitants de la ville de Tozeur ainsi que des associations de la société civile, actives dans le domaine de la protection de l’environnement.
Pour sa part, Yassine Brani, universitaire et spécialiste de l’ancienne oasis, a souligné que cette situation catastrophique dure depuis la moitié des années 80 avec le tarissement des sources d’eaux naturelles à cause de l’assèchement des nappes phréatiques d’une part, et l’installation d’unités hôtelières à proximité des sources d’eaux.
Il a précisé que d’après les historiens, il existait 140 sources naturelles avec un débit de 1050 litres d’eau par seconde. Celles-ci qui se joignaient au niveau de Ras el Ain pour alimenter, ensuite, les oueds et leurs affluents qui, à leur tour, apportaient l’eau à l’ancienne oasis.
Selon lui, le secteur hôtelier a été l’un des principaux bénéficiaires des sources d’eau de la région. Les hôtels ont été construits aux abords des cours d’eau et à proximité de Ras El Ain, saufs que les hôteliers n’ont pas contribué à préserver et réhabiliter cette richesse naturelle et n’ont pas participé aux financements des projets visant à ressusciter le lit de la rivière de Ras el Ain et aux travaux d’entretien et de nettoyage.
Après le tarissement des sources naturelles, a-t-il ajouté, les autorités ont procédé au forage de 17 puits et la construction de canaux en béton pour irriguer l’ancienne oasis. Trois des dix-sept puits se trouvent à Ras el Ain.
D’après lui, une des principales propositions des défenseurs de l’ancienne oasis consiste à demander au ministère du Tourisme, au Fonds de promotion des zones touristiques et aux conseil régional et municipal de Tozeur de fournir les moyens financiers nécessaires afin de pomper les eaux des puits profonds, forés spécialement pour alimenter l’oued Ras el Ain, de manière à lui redonner vie et à préserver, ainsi, la faune des cours d’eau douce et à favoriser un climat humide autour de l’oasis.