Noureddine Taboubi, secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), estime que “faire des concessions est le propre des grands hommes, non un signe de faiblesse”. Pour lui, les institutions constitutionnelles, en premier lieu l’Assemblée des représentants du peuple, doivent assumer leurs responsabilités pour trouver une issue à la crise politique dans le pays.
Le leader de la centrale syndicale, qui s’exprimait devant des journalistes en marge de l’ouverture d’un séminaire syndical sur la lutte contre la corruption et la gouvernance des entreprises publiques, assure la situation politique en Tunisie “a dépassé la simple crise pour devenir une gangrène politique”, estimant que cette situation “a porté atteinte à l’image de la Tunisie”.
“Les positions de l’UGTT en faveur du changement du gouvernement ne sont pas arbitraires mais bien étudiées, bien réfléchies et non négociables”, a-t-il ajouté.
A propos de la lutte contre la corruption, Taboubi a indiqué que “le patriotisme exige de tous qu’ils consacrent la culture de combat contre la corruption en collaboration avec toutes les composantes de la société civile et les institutions de l’Etat”, soulignant que “le problème du pays ne se limite pas au manque de moyens financiers mais est du essentiellement à la gouvernance des ressources et des moyens”.
“Il importe de conjuguer tous les efforts et d’œuvrer à reformer les entreprises publiques, au niveau structurel, des programmes, des orientations et des législations”, a-t-il ajouté.
Taboubi assure à cet égard que “l’UGTT est ouverte sur les programmes de réforme si la volonté politique existe, à condition de faire table rase de la politique de la braderie car les entreprises publiques appartiennent au peuple”.
Le leader de la centrale syndicale estime à ce propos que “la réforme est un travail de longue haleine et la lutte contre la corruption exige la consécration d’une culture sociale associant tous les efforts”, et souligné la nécessité pour l’Etat d’être “la locomotive qui donne l’exemple dans la lutte contre la corruption”.
M. Taboubi, relisez-vous, vous réaliserez qu’il y a une flagrante contradiction dans vos propos, en ce sens que d’un côté vous affirmez que “faire des concessions est le propre des grands hommes…” et de l’autre “Les positions de l’UGTT en faveur du changement du gouvernement ne sont pas… négociables”.
De son côté, le président de l’Instance nationale de lutte contre la corruption, Chawki Tabib, a indiqué que l’accord signé avec l’UGTT “est l’un des accords les plus réussis” conclu par l’instance, illustré par le souci de la centrale syndicale de mettre en exécution en organisant des ateliers et des séminaires de formation au profit des cadres syndicaux.
“L’instance se soucie que les syndicaux veillent sur la bonne marche de la gouvernance et la lutte contre la corruption dans les entreprises publiques et privées”, a-t-il souligné.
Tabib a précisé que les sociétés publiques, objet du séminaire de formation de Hammamet, font face à une conjoncture difficile, de l’avis unanime, en raison de l’absence de mécanismes, critères et politiques de gouvernance.
“De ce fait il importe pour la partie syndicale de procéder, en collaboration avec l’instance et le gouvernement à un diagnostic objectif et prendre des mesures adéquates d’autant que les rapports démontrent que 70 à 80% des problèmes des sociétés peuvent être surmontés par leur bonne gouvernance”, a-t-il fait remarquer.