Le conseiller économique, directeur du département des études du Fonds monétaire international (FMI), Maurice Obsfeld, appelle les gouvernements des pays ayant vu leurs marges de manœuvre se rétrécir concernant leurs budgets publics à mettre en œuvre des politiques monétaires et financières publiques rigoureuses, outre l’impulsion de la coopération internationale pour faire face aux déséquilibres mondiaux.
Dans son article intitulé “Nécessité de coopérer pour faire face aux déséquilibres mondiaux” publié par le FMI sur son site électronique, Obsfeld insiste sur la volonté des gouvernements de réduire le déficit budgétaire et d’encourager les ménages à l’épargne dans les pays où les comptes courants extérieurs sont au dessous du niveau requis.
Selon lui, “les réformes encourageant l’investissement et l’épargne peuvent favoriser, à travers l’effacement des obstacles de l’entrée au marché ou la solidification de la sécurité sociale, le retour à l’équilibre extérieur dans les pays ayant des taux d’intérêt excessifs.
L’amélioration de la productivité et des compétences de la main-d’oeuvre figure parmi les solutions les plus adéquates dans les pays qui enregistrent de forts déficits extérieurs, a-t-il assuré.
Pour Maurice Obsfeld, “les conflits excessifs restent inchangés généralement d’autant plus qu’ils se propagent dans les économies les plus avancées et attisent avec le temps les tensions commerciales entre les pays.
Il a constaté, sur la base de l’évaluation des soldes des comptes courants pour les 30 plus fortes économies dans le monde, que les excédents et les déficits des soldes courants des pays ne présentent pas des problèmes en eux-mêmes mais peuvent être appropriés et utiles.
A titre d’exemple, les jeunes économies devraient s’appuyer sur les ressources extérieures en important plus qu’en exportant et recourir à l’emprunt pour couvrir le déficit.
En revanche, les pays riches où le phénomène du vieillissement de la population nécessite d’économiser afin d’assurer la retraite des employés peuvent conserver les excédents et prêter aux pays déficitaires.
Obsfeld attire l’attention sur le fait que les soldes des comptes courants peuvent toutefois devenir excessifs, soit plus importants que ne le préconisent les principes fondamentaux de l’économie et les politiques économiques adéquates, et que les déséquilibres externes excessifs -déficits ou excédents- présentent des risques pour les pays et pour l’économie mondiale.
Cette situation, a-t-il dit, peut fermer les portes d’emprunt face aux ménages excessivement endettés, et les économies qui ont tendance à trop emprunter de l’extérieur vu les forts déficits dans leur compte courant pourraient encourir un arrêt soudain des flux de capitaux, ce qui pourrait provoquer une instabilité tant au niveau national que mondial.
L’expert fait observer que les comptes courants sont restés inchangés au cours des cinq dernières années à un niveau de 3,25% du PIB mondial, sachant que les analyses du FMI montrent que près de 40% à 50% de ces comptes mondiaux sont excessifs et concentrés dans les économies les plus avancées.