Selon site web Le Monde/Afrique, des chercheurs africains viennent d’élaborer un “Rapport alternatif sur l’Afrique“ (RASA) dont la finalité est “s’affranchir de la grille de lecture des institutions de développement“.
«Lancé le 25 juillet 2018 à Dakar par le réseau international Enda Tiers-Monde, le Rapport alternatif sur l’Afrique (RASA) veut faire table rase des biais épistémologiques économiques et culturels par lesquels les rapports européens et américains analysent l’Afrique», résume journal français.
Cité dans l’article, le secrétaire exécutif d’Enda Tiers-Monde, Moussa Mbaye, affirme : «La Banque mondiale, le FMI, l’OCDE et l’OMC déploient sur le continent leur vision du développement sans prendre en compte les réalités africaines. Ils ont du mal à déchiffrer les mutations et les transformations qui s’opèrent en Afrique ou à définir les véritables priorités du continent. Nous avons cherché un moyen qui permette aux Africains de consigner leur histoire, d’exprimer leur avenir et de revendiquer leur souveraineté dans un projet commun de société. C’est de ce besoin qu’est né le RASA», explique Moussa Mbaye, secrétaire exécutif d’Enda Tiers-Monde.
Concernant la méthodologie, Matteo Maillard, l’auteur de l’article, explique que l’élaboration du «“numéro zéro“ du RASA a nécessité deux ans et la participation d’une quarantaine de chercheurs issus d’horizons aussi divers que le cercle de réflexion Wathi, le Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales en Afrique (Codesria) ou l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco). Le RASA a aussi bénéficié du soutien de plusieurs intellectuels du continent, comme le penseur sénégalais Felwine Sarr ou l’ancien ministre béninois John Igué».
Le Rapport compte cinq axes/questions, à savoir : – Comment réhabiliter l’objet Afrique ? – De quel mode de gouvernance l’Afrique a-t-elle besoin ? – De quelle façon aborder la démographie du continent ? – Comment mesurer le bien-être et le progrès ? – Si le texte, d’une centaine de pages, ne donne pas de réponses définitives, il ouvre de nombreuses pistes de réflexion.
Pour Cheikh Gueye, secrétaire permanent du RASA, «ce premier rapport est un numéro de positionnement, nous voulons qu’il soit l’instrument des gens qui veulent transformer l’Afrique. Nous visons le renversement idéologique et épistémologique des analyses habituelles d’un continent trop souvent considéré par la communauté internationale à la fois comme un puits de ressources naturelles, un maillon faible des réseaux de pouvoir et un partenaire éternellement assisté. Nous voulons nous départir d’une vision libérale et occidentale du développement, questionner les indicateurs habituellement utilisés pour mesurer le développement, afin de voir le progrès à travers la cosmogonie des Africains. Nous voulons permettre la construction de notre propre métaphore».
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