L’Union générale tunisienne du travail (UGTT) demande au gouvernement tunisien d’offrir l’hébergement, l’alimentation et les soins médicaux nécessaires aux migrants africains accueillis dans le port de Zarzis après avoir été interdits d’entrer dans plusieurs ports méditerranéens.
Dans une déclaration rendue publique lundi 6 août, l’UGTT s’est félicitée de la décision de la Tunisie d’accepter l’entrée des migrants clandestins après avoir été secourus par un navire d’approvisionnement battant pavillon tunisien “pour des raisons humanitaires” en attendant leur rapatriement dans leurs pays dans les brefs défais.
La centrale syndicale a réaffirmé toutefois son rejet de voir la Tunisie devenir “une plateforme d’hébergement, un gendarme des cotes européennes et une source d’émigration des cerveaux et compétences vers les pays occidentaux”.
Elle a appelé toutes les parties à lutter contre “l’emploi des migrants en Tunisie dans des conditions d’esclavagisme et hors des cadres légaux”, à leur permettre d’avoir les mêmes droits que les travailleurs tunisiens et à faire face aux violations de la loi, “une des formes de traite des personnes avant de devenir un esclavage déguisé”.
L’UGTT a incité à cet égard les autorités officielles tunisiennes à agir de concert avec les organisations de la société civile pour mettre en place une stratégie nationale indépendantes sur la migration en général et la migration clandestine en particulier.
Elle demande d’autre part à la Fédération des syndicats européens et à la fédération internationale des syndicats à prendre des “positions audacieuses” sur la question des migrants et œuvrer à faire prévaloir leurs droits à l’égalité et à empêcher toute discrimination à leur endroit.
L’UGTT s’est prononcée pour la mise en place d’une stratégie internationale sur la migration garantissant la liberté de circulation, le droit à la vie, à l’emploi et à la dignité.
Elle condamne la réaction “négative” des pays européens envers le phénomène de la migration irrégulière “limitée au traitement sécuritaire et protectionniste” qui est allé jusqu’à “la menace proférée contre les bateaux de sauvetage des migrants clandestins”.
Une quarantaine de migrants clandestins, secourus au large de Zarzis il y a vingt jours et qui refusaient d’entrer sur le sol tunisien, ont été placés dans un centre d’hébergement pour migrants à Médenine…