Le président Béji Caïd Essebsi doit jouer un rôle dans l’unification des composantes de la “famille nationale moderne” afin de “préserver l’équilibre et la stabilité et garantir la sécurité du pays”. C’est en tout ce que souligne le bureau politique du mouvement Machrou Tounes, réuni dimanche 5 août.
“Le rôle que doit jouer le président de la République n’est pas en contradiction avec ses obligations constitutionnelles mais vient les compléter”, souligne le parti dans un communiqué publié à l’issue de la réunion dimanche de son bureau politique.
Machrou Tounes insiste également sur la nécessité de “trouver une solution urgente à la crise du pouvoir”, appelant le chef du gouvernement à “contribuer activement à l’identification d’une sortie de crise en conformité avec le cadre politique dont il est issu”.
Le parti invite aussi les organisations nationales, notamment l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), à “contribuer comme à l’accoutumée à trouver des solutions à la détérioration de la situation politique et à la crise du gouvernement dans le pays, en encourageant le dialogue entre toutes les forces actives”.
Analysant “le fond de la crise actuelle dans le pays”, Machrou Tounes la qualifie de “crise de gouvernement et de gouvernance”. D’où une solution politique, qui consiste à rassembler toutes les forces nationales en tirant les leçons des erreurs du passé et en plaçant l’intérêt de la nation au-dessus de toute considération personnelle.
“Le gouvernement actuel a perdu sa qualité de gouvernement d’union nationale. Objectivement, il est désormais l’otage du mouvement Ennahdha”, accuse Machrou Tounes. Cela a eu pour conséquence “d’approfondir la crise politique autour et au sein du gouvernement et l’a empêché d’accomplir sa mission dans la résolution des problèmes économiques, financiers et sociaux”. “Se maintenir au pouvoir a surpassé l’exigence d’édifier le pays”, a critiqué Machrou Tounes.
Le secrétaire général du mouvement Machrou Tounes, Mohsen Marzouk, avait confié en juillet dernier à l’agence TAP, que son parti “est ouvert à tous les courants au sein de Nidaa Tounes pour une alliance et non pour une fusion”, précisant que le parti a entamé, depuis plus d’un an, des concertations “pour la formation d’une alliance rassemblant les forces démocrates”.
Cette question, avait-il assuré, ne date pas d’hier et n’a aucun rapport ni avec la crise actuelle au sein de Nidaa Tounes, ni avec le conflit qui oppose le chef du gouvernement, Youssef Chahed, au directeur exécutif de Nidaa Tounes, Hafedh Caïd Essebsi.