Une délégation de l’UTICA a participé à la réunion d’un conseil ministériel économique qui s’est tenue, le 07 août 2018, au palais du gouvernement à la Kasbah. Le Conseil était composé du ministre des Finances -qui en présidait la réunion-, ceux de l’Industrie et des PME, du Commerce, de la Formation professionnelle et de l’Emploi, de l’Environnement et des Affaires sociales, ainsi que le directeur général des Douanes et les directeurs généraux chargés respectivement des deux secteurs au sein du ministère de l’Industrie et des PME.
Quant à la délégation de l’UTICA, elle était présidée par Samir Majoul, accompagné des vice-présidents de l’organisation patronale ainsi que des présidents de la Fédération tunisienne du textile et de l’habillement (FTTH) et de la Fédération nationale du cuir et de la chaussure (FNCC).
La rencontre se voulait une mise à jour de la situation des deux secteurs qui, s’ils affichent une relative reprise de leurs activités d’exportation, n’en connaissent pas moins de grandes difficultés sur le marché intérieur du fait d’une concurrence, plus vive et déloyale.
La rencontre a été l’occasion de faire le point sur l’état d’avancement des mesures annoncées à l’issue du Conseil ministériel restreint tenu le 1er juin 2017 afin de soutenir les deux secteurs.
A cet égard, la FTTH a proposé de poursuivre les efforts pour accomplir la réalisation des 22 mesures prises lors dudit CMR, notamment les mesures dont le taux de réalisation demeure très faible, comme la prise en charge par l’Etat de la contribution patronale à la sécurité sociale pour les entreprises établies dans les zones de développement régional, souhaitant que cette mesure soit inscrite dans le projet de loi de finances 2019.
La FTTH a par ailleurs insisté sur l’application dans les meilleurs délais de la mesure visant à accorder la priorité aux entreprises tunisiennes dans le cadre des marchés publics d’approvisionnement en produits textile, d’habillement, de cuir et chaussures.
La Fédération a également exprimé la nécessité d’améliorer davantage les services logistiques et notamment les opérations sur le port de Radès et de faciliter les procédures dans le processus d’exportation des produits du textile et d’habillement tunisiens.
S’agissant des industries du textile et de l’habillement tournées vers le marché local, la FTTH a formulé une série de propositions visant à repositionner l’industrie nationale du textile et de l’habillement sur le marché local en corrigeant les distorsions actuelles du marché et le rendre plus transparent et sainement concurrentiel.
Dans ce cadre, la FTTH a présenté plusieurs mesures qui méritent d’être introduites afin d’instaurer une concurrence loyale entre les entreprises tunisiennes opérant sur le marché local et les importateurs.
Ainsi, la Fédération a défendu le principe d’égalité de traitement entre les opérateurs locaux et les importateurs au stade du contrôle technique à l’importation alors que cette procédure est imposée aux premiers alors que les seconds en sont exonérés.
La FTTH a plaidé également pour l’instauration de «valeurs tendances» pour les produits du textile et d’habillement importés, reflétant le prix de revient de ces produits le plus proche de la réalité.
En outre, la Fédération a exhorté les pouvoirs publics à autoriser la publication du décret relatif à la simplification des procédures pour la commercialisation sur le marché local de l’équivalent de 30% de la valeur annuelle des exportations des entreprises totalement exportatrices. Une mesure qui constituerait une alternative efficace à l’importation.
D’autre part, la FTTH a appelé à une révision des cahiers des charges régissant l’organisation des malls et autres centres commerciaux en garantissant un espace dédié aux entreprises et aux enseignes nationales d’au moins 20% dans ces espaces.
S’agissant du secteur de la fripe, la Fédération a plaidé le principe de la normalisation du secteur, invitant à l’application ferme de la loi régissant le secteur dont l’esprit a été fourvoyé dans la mesure où elle répond moins aux besoins en habillement des catégories démunies et plus des importations tous azimuts des fins de séries et autres produits de braderie.
De ce point de vue, il s’agit de rationaliser les quantités d’importation de friperie en corrélant les volumes d’importation aux volumes reconditionnés et réexportés par les opérateurs fripiers.