François Béharel, CEO Groupe Randstad France, Executive Board Member Randstad Holding, a récemment publié la tribune ci-dessous dans laquelle il explique pourquoi l’arrivée des technologies «intelligentes» devrait préoccuper tout le monde.
«… L’intelligence artificielle transforme d’ores et déjà le monde de l’emploi: acquisition de nouveaux talents grâce aux chatbots (robots conversationnels), personnalisation du parcours candidat, découverte virtuelle de l’environnement et du poste de travail, analyse émotionnelle par vidéo… Ce potentiel technologique élargit le champ des possibles en matière de recrutement. Pour autant, seules l’intuition, l’expérience et la rencontre physique feront prendre au recruteur la décision finale de retenir ou non un candidat. La technologie, elle, permet d’objectiver la présélection, devenue moins aléatoire et moins fastidieuse», écrit-il.
En effet, «aucun choix opéré exclusivement par un algorithme n’est exempt de failles, mais à bien y réfléchir, ne serait-il pas moins discriminant à condition d’être certifié et régulièrement évalué?, s’interroge-t-il. Le recrutement a autant besoin de l’intuition de l’homme -aussi imparfaite soit-elle- que de la puissance de la machine. C’est de cette alliance que vient le progrès pour l’emploi».
Et de poursuivre : Autre constat : pas de data, pas d’IA. La machine est pour l’instant dépendante de la donnée, elle-même dépendante de l’homme qui la produit… D’où l’importance de nourrir les intelligences artificielles de données respectueuses de la vie privée et non-discriminantes, ne comprenant par exemple aucune indication d’âge ou de genre. Par ailleurs, l’ouverture et le partage de l’information détenue par le plus grand nombre d’acteurs du “service public de la donnée“ est indiscutable pour améliorer l’accès à l’emploi et in fine lutter contre le chômage», pense M. Béharel.
Plus loin, il invite toutefois à regarder «… ce progrès technologique comme un atout supplémentaire pour l’emploi. Notre expérience nous a montré que sous condition de lui transmettre les bonnes instructions et des données fiables, la technologie nous permet de détecter des talents sous-estimés, des candidats qui n’avaient ni le bon réseau ni le bon diplôme. C’est justement en faisant la preuve de ce potentiel inclusif que l’intelligence artificielle, et par extension la révolution numérique, gagnera ses lettres de noblesse auprès de l’ensemble des acteurs».
*Le titre de l’auteur est : Le recruteur face à l’intelligence artificielle : une relation de confiance à bâtir