Au moment où le rapport de la COLIBE fait débat sur la place publique, avec une toile de fond “la femme”, entre ceux qui l’approuvent et ceux qui le dénoncent, Ennahdha, par l’entremise de son deuxième vice-président, Ali Larayadh, a voulu rassurer certains.
Cité par l’agence TAP, Larayadh a affirmé que le mouvement Ennahdha est déterminé à poursuivre son action militante pour élever la place de la femme et conforter son rôle, non seulement en politique mais également dans les domaines social et économique.
Il a fait cette déclaration lors d’une conférence organisée samedi 11 août par le Mouvement Ennahdha à l’occasion de la célébration de la fête de la femme, sur le thème “la femme tunisienne, un gage de réussite de l’expérience du pouvoir local”. Il avouera que “le chemin est long et parsemé d’épreuves pour la libération de la femme, la restitution de ses droits politiques et économiques et sa libération de toutes les formes de marginalisation et de dédain”.
Mais là où il se démarque de la position de certains adhérents de Ennahdha, c’est lorsque Ali Larayadh affirme que “l’action pour la consolidation des droits de la femme en Tunisie n’est pas engagée aux détriments de l’homme ou la famille”, ajoutant même que son parti “œuvrera pour assurer aux femmes tunisiennes tous les privilèges au même titre que les hommes”.
L’ex-chef du gouvernement de la Troïka a fait remarquer qu’en dépit des acquis accomplis en faveur de la femme au plan juridique, la discrimination à son égard persiste, dont les manifestations sont principalement la difficulté à obtenir un emploi et l’augmentation du chômage féminin malgré la croissance du nombre des diplômées et leur réussite dans les études.
De son côté, la responsable du bureau central de la femme et de la famille au sein du mouvement, Wassila Zoghlami, a estimé que la femme “doit être au centre de l’œuvre de développement”, appelant à la mise en œuvre des outils et mesures contenus dans la loi organique sur l’éradication de la violence faite aux femmes adoptée en juillet 2017 par le parlement.
Elle a mis l’accent sur le rôle de la femme “dans la consolidation du climat de dialogue et de paix civile et sociale en Tunisie” et a appelé à la parité dans les listes des prochaines élections législatives.
Pour sa part, Souad Abderrahim, nouvelle maire élue de Tunis, a réaffirmé le rôle agissant de la femme tunisienne dans “la démocratisation du pouvoir local conformément à la constitution de janvier 2014 “, estimant que la femme tunisienne “a prouvé sa capacité à présider les municipalités”.
La députée du parti, Basma Jebali, a assuré que les “Tunisiennes élues à la tête de 60 mairies ou celles ayant été choisies dans les différentes commissions municipales vont prouver leur mérite de faire partie des conseils élus, au même titre que les députés du peuples”.
L’autre responsable du parti, Jameleddine Gharbi, a mis l’accent sur le rôle des conseillères municipales dans la transformation du modèle économique et de développement et l’accroissement de la valeur ajoutée de l’économie locale dans leurs régions.
Enfin, Naoufel Jammali, président du bureau du pouvoir local au sein du mouvement Ennahdha et député au parlement, a souligné que “la Tunisie restera un pays pionnier en matière des droits de la femme”, rappelant que le nombre de femmes au sein du bloc parlementaire d’Ennahdha est le plus élevé et que son parti a été le seul à présenter le plus grand nombre de femmes maires et conseillères municipales.
La conférence s’est déroulée en présence de certaines femmes maires et conseillères municipales d’Ennahdha ainsi que de députés, anciens ministres et membres du mouvement Choura du mouvement.