La moitié des clubs de Premier League (PL) peuvent jouer dans un stade vide et réaliser quand même des profits. C’est ce que révèle une étude de la BBC basée sur les chiffres de la saison 2016-2017.
En raison des droits de diffusion record (9,3 milliards d’euros sur la période 2016-2019), les recettes aux guichets n’ont représenté qu’un cinquième des revenus la saison passée.
La grande plupart des clubs anglais peuvent donc “se passer de leur public pour générer des bénéfices”, estime le Dr Bob Wilson, spécialiste de l’économie du football.
“Quand la Premier League vous verse 120 millions de livres juste pour taper dans le ballon, vous pouvez jouer dans un stade vide si vous avez besoin”, analyse pour sa part le professeur de l’université de Sheffield Hallam. “La structure de revenus de ces clubs devrait désormais se maintenir”, ajoute-t-il, alors que le total des droits TV (droits domestiques et internationaux) pour la période 2019-2022 devrait atteindre des sommes équivalentes à l’accord actuel.
Interrogé par la BBC, le président de la Fédération des supporters (FSF), Malcolm Clarke, a insisté pour que les clubs n’oublient pas les fans. Selon lui, les diffuseurs britanniques Sky Sports et BT Sport ne seraient pas prêts à dépenser autant si l’ambiance dans les stades n’était pas bonne.
Ceci dit, la Premier League a réagi, indiquant que des efforts avaient été faits pour encourager les fans à assister aux matches, notamment en introduisant un plafond de 30 livres (34 euros) pour les billets à l’extérieur.
“Le football de haute qualité produit par les clubs, combiné à l’engagement des supporters, a conduit à un taux de remplissage des stades extrêmement élevé de 96% en Premier League la saison dernière”, écrit la PL dans un communiqué.
L’importance des supporters est reconnue en Espagne. Au début de la saison 2016-2017, la Liga a introduit des amendes pour les clubs, si les caméras de télévision capturaient des images d’espaces vides dans les tribunes.