Le procureur général de la Direction de la justice militaire dénonce l’acharnement de certains médias à s’ingérer dans l’affaire confiée au premier bureau du Tribunal militaire permanent de première instance de Tunis et inculpant l’homme d’affaires Chafik Jarraya pour atteinte à la sûreté de l’Etat et trahison.
Le traitement médiatique de cette affaire s’apparente à une campagne méthodique orchestrée contre l’institution judiciaire militaire dans le dessein de l’embourber dans des tiraillements politiques, s’insurge-t-il.
Pour étayer ses dires, il cite une chaîne de télévision qui, affirme-t-il, continue de diffuser des informations erronées sur l’affaire à même de lui conférer un caractère politique et tenter ainsi d’y impliquer le ministre de la Défense nationale.
“Cette chaîne est allée jusqu’à prétendre que le ministre de la Défense s’attache à confier cette affaire à la justice militaire”, précise-t-il, alors que cette affaire a été confiée à la justice militaire avant même que le ministre de la Défense actuel ne prenne ses fonctions à la tête du département.
De surcroît, le ministre n’est pas compétent pour engager une action publique dans ce domaine, a-t-il tenu à préciser.
Le paquet militaire s’est saisi de l’affaire en vertu du décret-loi 2011-70 signé dans le cadre de la réforme du système de la justice militaire, a-t-il rappelé.
D’après le procureur général militaire, la campagne remet en doute l’intégrité, la neutralité et l’indépendance de la justice militaire, prétendant que “l’affaire est montée de toutes pièces”.
En conclusion, le procureur général de la Direction de la justice militaire appelle tous les intervenants et plus particulièrement les professionnels à s’abstenir de s’ingérer dans les affaires de la justice et de remettre en doute son intégrité et à cesser les techniques de manipulation et de surenchères qui “ne peuvent aucunement perturber le bon déroulement de l’affaire”.