La Chambre nationale des artisans et exportateurs du corail a appelé, mercredi 15 août, à arrêter la vente de plus de 5 tonnes de corail saisies par la douane au profit de parties étrangères.
Relevant de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat, la Chambre demande de céder une partie de ce corail saisi aux artisans et professionnels afin de le transformer en produits à haute valeur ajoutée et l’exporter par la suite au lieu de le vendre à l’état brut, aux sociétés étrangères.
Le ministère des Finances a lancé la cession des quantités de corail saisies, lundi 13 août, a affirmé, lors d’une conférence de presse, le président de la Chambre, Ali Hammami, qui souligne la nécessité de consacrer une partie de ces réserves aux professionnels et à restituer le corail saisi arbitrairement par la douane.
La saisie du corail a été effectuée suite à “des descentes” ciblant les domiciles des professionnels aux motifs de lutte contre la contrebande et du non respect de la législation fiscale, a-t-il expliqué.
Hammami accuse le ministère des Finances de mettre en application de nouvelles lois non publiées dans le JORT et sans informer les professionnels.
“La brigade criminelle a mené une descente à mon domicile en septembre 2016, et a saisi 342 kg de corail destinés à l’exportation vers l’Italie et l’Inde moyennant entre 130 euros (environ 400 dinars) et 1.700 euros (environ 5.000 dinars) en fonction de la qualité et du calibre du produit”, a raconté Ridha Lezzem, armateur de pêche de corail lors de la conférence.
Cet armateur propriétaire de la société “Meriem Corail” a exprimé son étonnement quant à cette mesure de saisie et de vente de son produit en dépit de l’application de toutes les mesures exigées dont l’obtention d’une autorisation d’exportation, et de factures spécifiant la quantité de corail exportée, la date et les prix conformément aux directives du ministre des finances de 2014.
Lezzem, qui possède trois bateaux de pêche de corail employant 19 personnes, a assuré l’arrêt de toutes les activités d’exportation, notant qu’il se contente de vendre sur le marché local ou à d’autres sociétés exportatrices.
Par ailleurs, les acteurs du secteur font face à une situation sociale difficile en raison des formalités administratives et des nouvelles législations relatives à l’exportation de ce produit dont la collecte nécessite de longs mois de travail, selon le président de la Chambre de fabrication et de commerce de corail, Slah Tarhouni.
La Tunisie dispose d’une main d’œuvre compétente en matière de collecte et de transformation de corail, un secteur à haute valeur ajoutée, a-t-il dit. Il est nécessaire de soutenir les jeunes artisans et d’encourager l’innovation et la fabrication dans ce domaine, de manière à donner une impulsion aux exportations tunisiennes et augmenter la valeur ajoutée de l’artisanat du pays, a-t-il ajouté, faisant remarquer que des entreprises italiennes achètent le corail tunisien pour le transformer et le commercialiser sur les grands marchés internationaux en tant que produit “Made in Italy”.