Non, on n’est pas dans un pays du tiers monde. Non on n’est pas dans une dictature. Non on n’est pas dans la période de «guerre froide». On est en Amérique, pays où la liberté de la presse est considérée comme une religion. Inaliénable. Garantie par la Constitution. Du moins jusqu’à l’arrivée d’un certain Donald Trump à la Maison Blanche en janvier 2017.

Depuis cette date, Trump se comporte comme un dictateur vis-à-vis de tout le monde, personne n’est épargnés, des ministres aux journalistes en passant par les journalistes, les sénateurs, les conseillers et autres représentants. Il suffit juste que vous ne soyez pas d’accord avec ses desiderata pour qu’il vous licencie (pour les conseillers et les ministres) ou vous attaque et vous insulte pour les autres.

Cependant, Trump vient de passer les bornes, semble dire la presse américaine.

En effet, plusieurs médias étrangers soulignent que «plus de 200 groupes de presse américains ont publié, jeudi 16 août, des éditoriaux en réponse aux critiques de Donald Trump contre la presse. Une initiative lancée par le Boston Globe, sous le mot d’ordre #EnemyOfNone (“L’ennemi de personne”), en référence aux propos du président américain qui n’hésite pas à traiter les grands médias d'”ennemi”ou d'”ennemi du peuple”, et à qualifier de “fake news” des informations fondées », rapporte le site francetvinfo.fr.

Ainsi, dans son éditorial, le Boston Globe écrit : «Nous avons aujourd’hui aux Etats-Unis un président qui a créé un mantra selon lequel tout média qui ne soutient pas ouvertement la politique de l’administration actuelle est ‘l’ennemi du peuple’», allant jusqu’à qualifier Donald Trump de «charlatan d’antan qui jetait de la poussière ou de ‘l’eau magique’ sur une foule pleine d’espoir», ajoute francetvinfo.com.

D’autres journaux abondent dans le même sens. C’est le cas du New York Times, fréquemment cible des invectives présidentielles, qui semble appeler à l’aide : «LA PRESSE LIBRE A BESOIN DE VOUS » rappelant que le peuple avait le droit de critiquer la presse. “Mais insister sur le fait que les vérités qui vous déplaisent sont des ‘fake news’ est dangereux pour la démocratie”.

Toutefois, nuancent nos confrères du site français, cette initiative n’est pas du goût de tous les médias américains, en ce sens qu’elle pourrait même être contre-productive, et «conforter les soutiens de Donald Trump dans leur croyance sur l’existence d’une cabale médiatique contre lui».

En effet, Ken Paulson, responsable d’un musée de la presse, insiste sur le fait que “les personnes qui lisent les éditoriaux n’ont pas besoin d’être convaincues. Ce ne sont pas elles qui hurlent [sur les journalistes] aux meetings présidentiels”.