Le rapport de la COLIBE continue de faire couler beaucoup d’encre en Tunisie. Et pour ceux et celles qui croient naïvement que le parti Ennahdha est un parti civil -qui ne se fonde sur l’idéologie islamiste- se détrompent.
En effet, suite à la proposition du chef de l’Etat, Béji Caïd Essebsi, à l’occasion de la Fête de la femme (lundi 13 courant) de consacrer l’égalité successorale, à travers l’institution d’une loi garantissant l’égalité dans l’héritage et de réviser le Code du statut personnel (CSP), le président d’Ennahdha, Rached Ghannouchi, vient de déclarer que son “mouvement (Ennahdha) réagira à l’initiative présidentielle sur l’égalité successorale une fois officiellement soumise au Parlement”.
Pourtant, le président de la République ne veut rien imposer, car il dit que “le principe serait d’appliquer l’égalité dans l’héritage sans pour autant écarter l’option de l’application de la chariâa”.
En tout cas, le projet de loi sur l’égalité dans l’héritage sera soumis au Parlement au démarrage de la prochaine session parlementaire.
Dans un post publié jeudi sur la page officielle “Facebook” du Mouvement Ennahdha, à l’occasion du 5e anniversaire de la rencontre qu’il l’avait réunie à Paris avec le président de la République, Béji Caïd Essebsi, qui était alors leader du Front du salut, Mohamed Ghannouchi juge “indispensable d’engager un dialogue pour aboutir à une solution consensuelle, à l’abri de toute forme de polémique et de division”. Suivez bien la subtilité du langage.
Selon le leader islamiste, “la voie du consensus était un choix stratégique pour le Mouvement Ennahdha, particulièrement en ce qui concerne la Constitution. Ennahdha avait voulu que la Constitution soit un instrument d’union et non de division ou de dissension”.
A ce propos, Rached Ghannouchi estime judicieux d’adopter cette même stratégie de dialogue et de réflexion dans le traitement des questions d’actualité et de placer la communauté nationale à l’abri de tout ce qui risque de semer la division, de provoquer les frictions ou d’inciter à la haine. Entendre par-là que M. Ghannouchi pense que le fait de proposer la consécration de l’égalité entre les hommes et le femmes en Tunisie constitue un risque de division.