Vive la démocratie ou vive l’ONU ? Peu importe, au Brésil la page Lula n’est peut-être pas totalement fermée.
En prison depuis un peu plus d’un mois pour corruption et blanchiment d’argent, l’ancien président du Brésil (2003-2010) a néanmoins été choisi par son parti pour la présidentielle d’octobre prochain.
Et pour que cela soit le cas, ses avocats ont tout simplement déposé un recours auprès d’un comité d’experts de l’ONU, lequel «estime que la candidature de l’ancien président ne pourra être annulée qu’une fois tous ses appels examinés. Un avis qui, techniquement, devrait s’imposer au Brésil», explique le quotidien français Le Monde.
Ainsi, «le Comité des droits de l’Homme de l’ONU, statuant sur une demande urgente déposée par les avocats de Lula le 27 juillet, a tranché vendredi 17 août : celui-ci doit, selon les experts, être autorisé à participer à l’élection présidentielle d’octobre, tant que tous ses appels en justice n’auront pas été examinés», rapporte le journal. Et de préciser : «Le comité demande au Brésil de prendre toutes les mesures nécessaires pour permettre à Lula (…) d’exercer ses droits politiques depuis sa prison, comme candidat à l’élection présidentielle d’octobre».
A rappeler que ce Comité d’expert est un organe de surveillance du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, chargé de veiller au respect du Pacte international relatif aux droits civils et politiques et au protocole facultatif qui y est associé.
Voilà la donne qui joue, quelque peu, en faveur de Lula, parce que le Brésil a justement ratifié ces deux textes. Mais ce n’est pas pour autant gagné pour l’ancien syndicaliste devenu président, car une loi au Brésil “prévoit l’inéligibilité de toute personne ayant été condamnée en appel“, ce qui est, de fait et de juré, le cas de Lula.
Le quotidien français rappelle que les avocats de Lula avaient réclamé une action urgente sur trois questions : une libération immédiate, un accès aux médias et à son parti politique, et la possibilité d’être candidat à l’élection, mais le comité a rejeté la première demande, mais a validé les deux autres.
Malgré ses démêlées judiciaires, Lula serait le super favori pour l’emporter la prochaine présidentielle, d’après plusieurs sondages.
Alors, si cette affaire aboutissait à une victoire de Lula, cela ouvrirait une “vraie” brèche démocratique et juridique dans les pays du tiers monde. Mais on n’en pas encore là. Et la candidature de Lula sera invalidée… à 99%.
Affaire à suivre.