L’économiste togolais Samuel Mathey, promoteur du concept “Entreprendre à Zéro Franc” (EZF) est en lice pour le prochain Prix Nobel d’Economie, qui sera décerné la première quinzaine d’octobre 2018.
Selon le journal en ligne “Togo First”, des sources proches de cet entrepreneur établi en Côte d’Ivoire, celui-ci a introduit son dossier de candidature au Comité Nobel, plus exactement à Madame Tuula Elf. “S’il décroche ce prix, il fera flotter le drapeau togolais sur le toit de l’intelligentsia mondiale dans les domaines de la science et de l’innovation économiques”, écrit le journal.
Samuel Mathey est PHD en économie. Il a créé une fondation dont il est le président, en l’occurrence la FAFEDE (Fondation africaine pour l’entrepreneuriat et le développement économique).
Cet Africain qui a enseigné à HEC Paris et dans certaines universités américaines dit avoir trouvé deux réponses à la question de l’emploi des jeunes en Afrique. Les deux solutions consistent généralement à regrouper des jeunes africains dans des sortes de consortiums pour faciliter le démarrage de leurs projets, et faire bénéficier tout jeune de 35 ans et moins, qui crée une entreprise, d’une exonération d’impôt pendant 3 ans.
Les informations indiquent que l’économiste togolais a développé le concept EZF dans une quinzaine de pays sur le continent africain et a déjà formé plus de cent mille (100.000) jeunes et femmes à ce modèle dans quatre langues (français, anglais, portugais et arabe).
Entre autres pays touchés, il y a le Ghana, la RDC, le Mali, Madagascar, la Côte d’Ivoire, la Mauritanie, le Niger, le Cap-Vert, le Bénin, le Sénégal, le Liberia, le Nigeria, l’Angola et le Togo.
L’objectif affiché par Mathey est de mettre les jeunes africains à l’abri de la tentation de rallier l’Occident et de viser un “Eldorado” imaginaire au péril de leurs vies.
D’après les éclairages de Dr Samuel Mathey sur le site www.afrikatech.com/fr, ses initiatives sont nées d’un constat très simple: “Aujourd’hui, les Etats africains n’ont pas véritablement de solutions pour l’emploi des jeunes.
La solution d’excellence qui apparaît pour les Etats, c’est l’entrepreneuriat ou l’auto-emploi. Par exemple, la Côte d’Ivoire produit près de 10.000 étudiants en fin de cycle chaque année dans les universités, sans compter les grandes écoles et les gens qui sont en chômage technique, etc.
Véritablement, l’emploi apparaît comme l’un des problèmes clés des Etats africains. On nous dit également que d’ici à 2050, on aura plus d’un milliard de jeunes à travers l’Afrique.
Au niveau de notre Fondation, nous avons fait des études qui corroborent d’autres études qui démontrent que les trois problèmes majeurs qui empêchent les jeunes d’entreprendre, c’est premièrement, l’accès aux fonds et à l’investissement ; deuxièmement, la fiscalité et les impôts, et troisièmement, l’accès aux contrats et aux marchés “.
Pour vulgariser la technique EZF (Entreprendre à partir de Zéro franc), l’aspirant prix Nobel de l’Economie a organisé en faveur de sa cible, une série de formations sur comment démarrer son entreprise, même sans financement. “Pour résoudre le problème de l’accès aux marchés, nous avons mis en place le “matching”. C’est-à -dire qu’aujourd’hui, nous avons une base de données, où on met en contact le jeune Ivoirien avec le jeune Sénégalais ou le jeune Sud-Africain qui crée une entreprise pour qu’ils forment un genre de holding et puissent compatir avec des entreprises plus consistantes. Parce que le grand handicap pour les jeunes dans l’accès aux marchés, c’est le fait qu’on leur reproche de ne pas avoir d’expériences”, soutient-il.
Dr Samuel Mathey a des atouts à faire valoir, à l’appui de ses prétentions. Tant sur le plan académique qu’au cours de son parcours professionnel. Après son Master décroché en France, l’économiste togolais a été le premier étudiant à obtenir un titre de Docteur en Amérique suite à une évaluation via Skype.
Docteur en économie, il a donné des cours aux Etats Unis, et collaboré avec de grands cabinets de conseil, d’audit et d’expertise comptable (notamment KPMG et PwC). Il a également été consultant pour Sinoconnect, l’un des instruments stratégiques de l’action économique de la Chine aux Etats-Unis et au travers duquel la Chine sélectionne les start-up américaines de secteurs-clés où elle n’hésite pas à prendre des actions.
Il y a lieu de rappeler que le Prix Nobel d’Economie 2017 a été décerné à l’américain Richard Thaler, de l’Université de Chicago, pour sa contribution dans l’étude et la compréhension des comportements économiques et de l’influence de la psychologie sur les rapports économiques de l’individu.