Un ensemble de propositions seront formulées et soulevées à la présidence du gouvernement, à la Banque centrale de Tunisie (BCT), à l’Assemblée des représentants du Peuple (ARP) et au ministère des Finances afin de faire sortir le secteur de l’immobilier de la crise qu’il connaît. Les propos sont du président de la Chambre syndicale nationale des promoteurs immobiliers (CSNPI), Fahmi Chaâbane.
Le secteur de l’immobilier agonise et il faut trouver une issue urgente à ses problèmes qui ne cessent de s’aggraver, a-t-il dit, lors d’une séance de travail tenue mardi 4 septembre à Tunis, au siège de l’UTICA, en présence des professionnels du secteur, d’experts et de représentants des ministères de l’Equipement et des Finances ainsi que de la BCT et de la présidence du gouvernement.
Ces propositions concernent essentiellement la réduction de la TVA qui a lourdement impacté la vente de l’immobilier et a causé des pertes énormes aux promoteurs immobiliers depuis son augmentation à 13%, la prolongation de la durée de remboursement des crédits à 30 ans, la réduction de l’autofinancement de 20 à 10%, en plus des difficultés de remboursement des crédits bancaires par les promoteurs immobiliers dont les dettes sont estimées à plus de 5 milliards de dinars.
“On demande plus de souplesse dans leur remboursement et leur rééchelonnement”, a-t-il précisé, appelant la présidence du gouvernement à tenir dans les meilleurs délais un conseil ministériel qui sera consacré aux problèmes du secteur et à l’examen de ses propositions.
“Il s’agit aussi de la question de la vente de biens immobiliers et de terrains en Tunisie aux étrangers, à l’instar de ce qui est en pratique dans d’autres pays comme la Turquie, le Maroc…”, a-t-il ajouté.
“On dit aussi que la TVA pourrait atteindre, en janvier 2020, 19%, ce qui est irréalisable au vu des difficultés énormes que connaît le secteur actuellement, il faut annuler cette décision dans la loi de finances”, a-t-il souligné, précisant que ce refus sera soulevé aux autorités concernées en plus des propositions, afin d’assurer la survie de ce secteur qui ne peut supporter d’autres décisions douloureuses, selon lui.
De son côté, l’expert-comptable Walid Ben Salah a indiqué, pour sa part, que les solutions doivent commencer par résoudre les problèmes des coûts qui sont en train d’augmenter avec les taux d’intérêt contre un pouvoir d’achat qui ne cesse de se détériorer et un accès de plus en plus difficile aux crédits.
“Il faut allonger les délais de remboursement à 30 ans pour adapter la capacité de remboursement aux échéances de crédit et réduire l’autofinancement à 10% pour faciliter l’accès aux crédits”, a-t-il préconisé.
L’Etat doit aussi présenter des avantages pour encourager l’épargne logement au niveau des taux ou sous forme d’avantages fiscaux, a suggéré Ben Salah.
L’Etat doit aussi présenter des avantages aux Tunisiens résidents à l’étranger concernant les crédits immobiliers et l’épargne logement en leur permettant de rembourser ces crédits en devises, ce qui peut favoriser une forte entrée de devises dans le pays. Pour ce faire, il a proposé la promulgation d’une circulaire qui organisera cette questiont.
Par ailleurs, le président de l’Ordre des architectes de Tunisie (OAT), Mohamed Marzouk, a indiqué qu’il faut mener la bataille contre le circuit informel et l’entrée sur le marché de l’immobilier de concurrents intrus et de spéculateurs non-professionnels et non-conventionnels, bouleversant ainsi les lois et pratiques du secteur.
Il a ajouté que les sociétés transparentes sont toujours lésées face aux opérateurs du circuit informel et à leur concurrence déloyale. Ces derniers n’étant pas imposés et ayant moins de contraintes réglementaires.