Mohamed Hamedi, secrétaire général adjoint du Courant Démocratique, a affirmé que les mouvements Ennahdha et Nidaa Tounes ainsi que le parti Afek Tounes “avaient rejeté” l’article 163 (ou 13, NDLR) de la Constitution qui stipule que les richesses naturelles sont la propriété du peuple et sont la souveraineté de l’Etat.
Lors d’une conférence de presse, tenue mercredi 5 septembre au siège du parti à Tunis, Hamedi a accusé les trois formations politiques de “prendre à la légère” la souveraineté nationale et les richesses du pays, de ne pas s’inquiéter du “bradage” de l’indépendance nationale, d'”être sous la tutelle” de l’étranger et d’opter pour la “désinformation” dans le domaine de l’énergie.
Le dirigeant du Courant Démocratique a critiqué à cet égard les accusations de populisme et d’entrave à l’investissement collées à l’opposition par les trois partis indiqués, les accusant d’avoir réduit à sa simple expression l’article controversé “en refusant” de soumettre les accords sur les investissements à la plénière du Parlement.
Il a rappelé d’autre part la proposition de son parti faite au gouvernement portant sur la formation d’une commission d’audit sur les énergies, “loin de toute improvisation dans la révélation des dossiers de corruption”, en allusion aux déclarations du porte-parole du gouvernement, Iyed Dahmani, sur les récents limogeages au sein du ministère de l’énergie.
Hamedi a indiqué d’autre part que le Courant Démocratique va proposer au Front Populaire et aux autres partis de l’opposition la formation d’une commission d’audit parlementaire, estimant que le “gouvernement doit assumer sa responsabilité et revoir tous les contrats dans le domaine de l’énergie, du sel et du pétrole…”.
Au sujet de la crise politique, le secrétaire général adjoint considère que “la légitimité populaire des partis au pouvoir après 2014 a expiré avec l’échec cuisant, la décrépitude de l’intérieur et les déboires des documents de Carthage”.
“Les divergences sur le point 64 du Document de Carthage 2 révèle au grand jour la lutte non pas sur des programmes, des orientations, des propositions et de grandes réformes mais une bataille pour les portefeuilles ministériels sans changement de cap politique”.
Rappelant les mouvements sociaux de 2018 “qui ont été diabolisés” et la demande du gouvernement d’une aide financière et technique de la Grande-Bretagne “sous prétexte de reforme”, il estime que ces mouvements ont été dénaturés “pour redorer le blason de Youssef Chahed”.
“Ces vérités ont été dévoilées par le journal britannique The Guardian, démenties ensuite par le porte-parole du gouvernement avant d’être confirmées par l’ambassadrice du Royaume-Uni en Tunisie”, a-t-il ajouté.
De son côté, Hichem Ajbouni, membre du bureau politique du parti, a évoqué la hausse du taux d’inflation en Tunisie, affirmant qu’il “touche de plein fouet le pouvoir d’achat des citoyens”.
“Le déficit de la balance commerciale a atteint aussi fin juillet dernier 10 mille milliards en raison de l’accroissement du volume des importations par rapport aux exportations”, a-t-il déploré, accusant le gouvernement de révéler “une demi-vérité” et lui réclamant des mesures réelles pour protéger l’économie nationale.
Ajbouni a accusé également de gouvernement Chahed de ne pas prendre de “mesures sérieuses” pour faire face à la crise économique, à l’amplification de la dette, à la réduction des réserves de devises, à la mainmise du commerce parallèle et à l’absence de politiques de développement, outre les classifications sur les listes noires, la dégradation des services de la santé, des transports, de l’enseignement et l’aggravation du déficit des caisses sociales.