Selon un commentaire de l’expert-comptable, Walid Ben Salah, sur sa page Facebook, la BCT va prochainement publier une nouvelle circulaire qui prévoit l’obligation pour les banques de respecter un nouveau ratio CREDITS/DEPOTS qui ne doit pas dépasser 110%. Or, la plupart des banques sont déjà en dépassement important dudit ratio, rapporte l’agence TAP.
De ce fait, les banques seraient dans l’obligation de limiter l’octroi de nouveaux crédits, d’améliorer le recouvrement et la collecte des dépôts, a-t-il souligné.
A rappeler que le 5 juin 2018, la Banque centrale de Tunisie a publié la circulaire 2018-06, qui définit des nouvelles règles de calcul du ratio de solvabilité des banques et qui prend en compte, pour la première fois, les risques de marché (change et taux d’intérêt), exclut certains éléments du calcul des fonds propres des banques et sanctionne les dépassements de certains seuils réglementaires, notamment des participations prises hors secteur bancaire et financier.
L’expert-comptable explique que le respect des exigences de la future nouvelle circulaire nécessite l’augmentation des fonds propres de la plupart des banques (augmentation de capital, limitation de la distribution des dividendes, lancement d’emprunts subordonnés -si liquidité il y a-, etc.) et/ou la limitation de l’octroi des crédits et de l’exposition aux risques de marché, notamment de change (financement du commerce extérieur).
Walid Ben Salah ajoute que “la BCT a également décidé de limiter le volume des BTA présentés au refinancement à 40% au lieu de 60%, incitant ainsi les banques à ne plus financer le déficit du budget de l’Etat et/ou ne plus user de cet instrument (considéré comme privilégié jusqu’à présent), pour se re-financer auprès de la BCT. La présentation de papier de qualité devient la règle de refinancement, ce qui inciterait les banques à accorder plutôt des crédits refinançables (financement de l’économie) au lieu des autres formes de crédits non refinançables (découvert, crédits à la consommation, etc.) et/ou limiter les octrois de crédits aux bons profils de risque et selon les formes les plus adéquates”.
L’expert-comptable s’interroge, par ailleurs, sur l’aptitude des banques en Tunisie à pouvoir respecter simultanément toutes ces nouvelles exigences. “Sont-elles préparées et suffisamment outillées pour le faire? A défaut, quelles seraient les conséquences de telles décisions sur l’ensemble du secteur et de l’économie, notamment en l’absence de mesures concrètes permettant de rétablir la confiance dans le système bancaire, son développement et sa sophistication, d’améliorer le taux de bancarisation, d’améliorer la liquidité du secteur en limitant le cash et en privilégiant le recours au digital et aux nouvelles technologies, et d’encourager l’épargne?”.