Le directeur général de la pêche et de l’aquaculture au ministère de l’agriculture, des ressources hydrauliques et de la pêche, Ridha Mrabet, a indiqué que le ministère envisage de mettre en place un programme de généralisation du repos biologique sur tout le littoral tunisien.
Mrabet a révélé dans une interview accordée à l’agence TAP, que le golfe de Tunis est devenu une zone d’intervention prioritaire, nécessitant un repos biologique étant donné que depuis 4 ans aucun décret n’a été publié concernant l’autorisation de la pêche dans ce golfe (comme cela a été le cas chaque année auparavant) , vu la détérioration de sa situation.
La Tunisie a entamé l’application du repos biologique officiellement depuis 2009, dans le golfe de Gabès, vu que cette région fragile et peu profonde, se caractérise par l’étendue de son plateau continental et recèle des plantes qui sont les sources de nourriture des poissons ainsi que des coraux.
Les poissons des profondeurs qui se multiplient dans ce golfe dont la sole, le merlan, le rouget, sont victimes de la surpêche dont le taux a dépassé les 30%. Il en est résulté que la contribution de la production des poissons des profondeurs dans le golfe de Gabès dans la production nationale, a baissé de 43,5% en 1990 à 31,8% en 2000, puis à 21,23% en 2008.
Le repos biologique, un mécanisme de préservation de la richesse halieutique
Et d’expliquer que ” le repos biologique de trois mois (juillet, août, septembre) est un mécanisme instauré par le ministère de l’agriculture, des ressources hydrauliques et de la pêche pour permettre la préservation et le renouvellement des ressources halieutiques. Ce mécanisme a donné d’assez bons résultats après 8 ans de sa mise en application dans le golfe de Gabès, toutefois, certaines problématiques entravent l’amélioration du rendement de ce mécanisme dont la pêche anarchique, la pêche à la senne outre l’incursion de navires étrangers dans les eaux territoriales tunisiennes “.
Le Directeur général de la pêche a, en outre, affirmé que le ministère a mis en place un programme de lutte contre la pêche à la senne et instauré des primes spécifiques pour encourager les pêcheurs contrevenants à régulariser leur situation à travers l’acquisition d’équipements autorisés.
Il est à noter qu’entre 160 et 170 navires de pêche employant une moyenne de 10 pêcheurs outre les ramendeurs, adhèrent annuellement au repos biologique et bénéficient d’une prime mensuelle fixée selon le nombre de pêcheurs et les jours de pêche chômés. L’armateur bénéficie de 50% de la prime, de même que le pêcheur (50%), avec une moyenne variant entre 250 et 300 dinars par mois pour le pêcheur.
La prime est versée en deux tranches, dont la première est payée durant le mois d’août, alors que la seconde, au courant du mois d’octobre. A noter que le repos biologique est financé par le Fonds de financement du repos biologique.
Les bateaux étrangers violent le repos biologique
En ce qui concerne les infractions enregistrées durant la période du repos biologique, Mrabet a souligné que ” ce sont surtout les bateaux étrangers qui violent ce repos en Tunisie “, ajoutant qu’au vu des efforts déployés, ces dernières années, par le ministère de l’Agriculture, en collaboration avec les organisation locales concernées, ” nous n’avons enregistré cette année qu’un seul cas de transgression par un bateau de pêche égyptien “.