Avec plus d’un milliard de jeunes arrivant sur le marché mondial du travail au cours de la prochaine décennie, de nombreux décideurs et spécialistes du développement voient l’hôtellerie et le tourisme comme un secteur de croissance clé en Afrique. Cependant, les perceptions relatives au secteur doivent changer si les pays africains veulent pouvoir espérer libérer tout son potentiel économique, selon un rapport de recherche mené par des jeunes et publié aujourd’hui par Restless Development et le groupe de réflexion des jeunes (YTT) de la Mastercard Foundation.
Le rapport, Harnessing the Potential of Hospitality and Tourism for Young People’s Employment, appelle les parties prenantes du secteur à combler les lacunes qui empêchent les jeunes d’obtenir et de conserver un emploi dans le secteur.
Principaux enseignements de la recherche relative à l’hôtellerie et au tourisme
- Certains jeunes ont une perception négative du secteur de l’hôtellerie et du tourisme et sont incapables de voir son potentiel pour la création de revenus et les perspectives de carrière. Ceux qui travaillent dans le secteur y travaillent pour diverses raisons, notamment la possibilité de gagner un revenu décent, de faire un travail intéressant et de contribuer aux objectifs nationaux.
- Les jeunes ont des difficultés à trouver l’opportunité d’acquérir une expérience pratique préalablement à leur entrée sur le marché du travail. Bien que les employeurs préfèrent les candidats disposant d’une formation officielle, ils la complètent souvent par une formation sur le terrain pour familiariser les employés aux systèmes et procédés de l’entreprise.
- Les employeurs et employés s’accordent sur le fait que les compétences personnelles sont essentielles pour l’embauche, le maintien en poste et la promotion. Trois compétences personnelles que les employeurs recherchent chez les jeunes sont l’éthique de travail, l’attitude positive et les compétences interpersonnelles.
- Les employeurs du secteur ont du mal à conserver les jeunes employés, en particulier ceux qui viennent des zones urbaines ainsi que les jeunes femmes, chaque groupe ayant ses raisons propres. Les jeunes femmes peuvent notamment avoir des responsabilités familiales et communautaires qui les empêchent de conserver un emploi à plein temps.
- Les gouvernements doivent rendre prioritaires l’engagement des jeunes et le développement du secteur en fournissant des ressources permettant aux jeunes de façonner le futur et la politique du secteur.
- Le rapport donne des recommandations quant à la manière d’améliorer le secteur et son image auprès des jeunes. Cependant, aucun acteur ne peut résoudre ces problématiques individuellement. Pour mener à bien ces améliorations, une meilleure collaboration est nécessaire parmi les parties prenantes du secteur : gouvernement, employeurs du secteur privé, organismes de formation, jeunes, donateurs, et ONG liées au secteur.
À propos du rapport du groupe de réflexion des jeunes (YTT)
Le rapport présenté par le YTT lors d’un évènement organisé par Restless Development et la Fondation examine les défis et les opportunités que présentent le secteur pour les jeunes y travaillant. La Mastercard Foundation est convaincue que dans la mesure où les jeunes sont les plus concernés par la problématique de l’emploi à laquelle ils sont confrontés, ils sont les plus à même de trouver la solution. Le groupe de réflexion des jeunes a été fondé en 2012 afin de veiller à ce que les jeunes soient impliqués de manière effective dans l’étude des problématiques principales auxquelles ils sont confrontés en Afrique.
Restless Development, agence de développement international dirigée par des jeunes recrute, forme et soutient les jeunes chercheurs. La cohorte de cette année rassemble des jeunes âgés de 19 à 25 ans du Rwanda, de l’Ouganda, du Kenya, de la Tanzanie, du Malawi, du Ghana et de la Zambie. Plus que des chercheurs, les membres du groupe de réflexion des jeunes ont été formés au conseil et disposent de compétences qui leur permettront d’apporter un soutien stratégique sur la manière de concevoir, de mettre en oeuvre et d’évaluer les programmes pour les jeunes.
La méthodologie de recherche comprenait des entretiens avec des informateurs clés et des discussions avec un groupe témoin ainsi que des données d’étude quantitative provenant de 350 répondants dans sept pays. Ce rapport se fait l’écho de la voix des jeunes grâce à une approche par des pairs, où ces derniers suivent chaque étape du processus.