Le déficit courant s’est nettement élargi pour s’établir, à fin août 2018, à 7,675 milliards de dinars, soit l’équivalent de 7,2% du PIB, après avoir atteint 6,767 milliards de dinars (ou 7% du PIB), une année auparavant.
Selon un rapport publié vendredi 14 septembre par la Banque centrale de Tunisie, sur “Les évolutions économiques et monétaires et perspectives à moyen terme -Septembre 2018”, cette aggravation du déficit courant est imputée à la détérioration de la balance commerciale, dont le déficit a atteint 12,1 milliards de dinars, à fin août 2018 (contre 10 milliards de dinars en août 2017), mais aussi à une contribution très faible de la balance des services.
Au niveau de la balance des services, le renforcement progressif des entrées des non-résidents s’est traduit par la hausse des recettes touristiques, qui se sont élevées, à fin août 2018, à 870 millions d’euros, contre 691 millions d’euros durant la même période de 2017, tout en demeurant en deçà des performances de l’année 2014 (1,057 milliard d’euros à fin août 2014).
A rappeler qu’avant 2011, l’important excédent de la balance des services avait un effet modérateur notable, contribuant à maintenir le déficit courant à des niveaux relativement modérés.
La BCT explique l’aggravation du déficit courant par la détérioration aussi des paiements extérieurs, qui se sont établis, au 12 septembre 2018, à 3,9 milliards de dollars, soit l’équivalent 69 jours d’importations contre 93 jours à fin 2017, et ce en raison de la dépréciation du dinar vis-à-vis des principales devises.
Le marché des changes a connu une accélération du rythme de dépréciation du dinars vis-à-vis des principales devises, au cours de la période récente. En effet, du premier au 12 septembre 2018 et par rapport à la moyenne enregistrée en 2017, le dinar s’est déprécié de 10,7% face à l’euro et de 5% face au dollar américain.
Depuis le début de l’année 2018, le dinar s’est déprécié de 13,81% face au dollar américain, et de 10,92% face à l’euro, en comparaison avec la même période de 2017.