Du 19 au 23 septembre 2018, la Cité de la Culture vivra au rythme de la première édition des Journées d’Art Contemporain de Carthage (JACC). Cette nouvelle manifestation artistique a pour objectif de promouvoir, sur la scène nationale et internationale, des artistes tunisiens reconnus, émergents ou totalement inconnus dans le secteur des arts plastiques.
Cette première édition enregistre la participation de 400 artistes plasticiens avec l’exposition de 700 œuvres, a annoncé la directrice de l’édition, Faten Chouba Skhiri, laquelle précise que cette première édition a nécessité une enveloppe estimée à 500.000 dinars.
La présidente du comité d’organisation des JACC a révélé au cours d’une conférence de presse qui s’est déroulée, lundi 17 septembre au Musée d’art contemporain à la Cité de la Culture, que le format de cet événement, le premier en son genre en Tunisie, s’inscrit dans la stratégie du ministère des Affaires culturelles d’accorder une attention particulière aux jeunes artistes et de consacrer la décentralisation dans le domaine de l’art dans les régions en dotant les arts plastiques et les arts visuels d’une manifestation d’envergure nationale et internationale.
Les JACC se veulent un “label” de haute qualité artistique
Elle a souligné à cet effet que plus de sept mois de travail laborieux dont quatre mois de tournées dans cinq régions auront été nécessaires pour l’organisation de cette première édition qui donnera naissance au premier marché de l’art en Tunisie.
Elle a par ailleurs indiqué que les Journées d’Art Contemporain de Carthage se veulent un “label” de haute qualité artistique que l’on propose aux artistes. Selon elle, cette manifestation a pour but de créer une occasion de rencontres et d’échanges entre plasticiens proposés par les JACC et les plasticiens de toutes les disciplines sans restriction ni hiérarchie.
L’objectif est multiple : les Journées se doivent à la fois de contribuer à la notoriété des jeunes artistes et de faire découvrir l’art plastique et ses prolongements à un public large, et apporter aux créateurs l’assurance d’une visibilité précieuse, et devenir un merveilleux outil d’échanges, de rencontres et de promotions artistiques.
Pour cette première édition, 16 pays étrangers sont invités, à savoir l’Algérie, le Maroc, la Syrie, la Jordanie, le Qatar, le Sultanat d’Oman, la Libye, la Mauritanie, le Koweït, la Palestine, la Turquie, l’Autriche, la France, le Suède, la Grande-Bretagne et la Belgique.
Devenir un principal réceptacle des arts plastiques et des arts connexes
Elles se singularisent par leur pluridisciplinarité puisqu’elles se mélangent avec des peintures, sculptures, photographies, dessins, gravures, arts appliqués et décoratifs.
Faten Chouba Skhiri souligne également que ces expositions accueilleront, en plus des œuvres d’art plastiques et l’art de la sculpture, l’art de l’installation, l’Urbex ou Urban exploration art (art de rue), l’art graphique, l’art de la photographie, l’art de la vidéographique et l’art in situ.
Elle a indiqué que 9 galeries tunisiennes et 8 internationales participeront aux expositions qui seront réparties sur six pavillons: le pavillon des expositions des galeries privées tunisiennes, un pavillon pour les expositions des galeries internationales, un pavillon réservé aux expositions des structures professionnelles, un pavillon dédié aux expositions des meilleurs projets régionaux, un pavillon pour l’exposition du ministère des affaires culturelles et un autre pour l’exposition hommage aux artistes des années 80. Et pour plus de rayonnement, un programme off avec expositions dans les galeries tunisiennes privés ou publics participantes se tiendront en parallèle avec en outre une exposition itinérante qui parcourra les régions et les villes tunisiennes avec 160 œuvres.
Par ailleurs, Chouba a indiqué qu’outre les vernissages des expositions, le programme comporte plusieurs conférences. Ces conférences dédiées aux mécanismes de développement d’un marché de l’art, de la promotion et du positionnement des arts des pays en voie de développement pour l’émancipation d’un marché local, seront animées par des experts de haut niveau.
Il est à noter que trois prix, d’une valeur de 3000 dinars chacun, seront décernés aux lauréats le jour du vernissage. Il s’agit du Prix jeune créateur, du Prix du meilleur Projet Artistique Régional et du Prix de la critique d’art.
Vitrine de la modernité de son temps, la manifestation aspire à devenir un principal réceptacle des arts plastiques et des arts connexes. Il appartient donc aux artistes, où qu’ils se trouvent, de s’en saisir pour contribuer à enrichir et poursuivre la partition polyphonique des arts contemporains par-delà les obstacles, a-t-elle noté.
Dans la continuité des Journées régionales d’Art Contemporain
Rappelons que les JACC s’inscrivent, aussi, dans la continuité des Journées Régionales d’Art Contemporain de Carthage (JRACC) qui se sont déroulées du 30 juin au 02 septembre 2018. L’objectif de ces journées régionales est de promouvoir les activités artistiques territoriales dans une optique de décentralisation de la culture au niveau national afin de rendre l’art plastique plus accessible aux citoyens.
Les JRACC ont permis, à cette occasion, de faire émerger des formes artistiques contemporaines spontanées dans les différentes régions tunisiennes concernées (Hammamet, Kairouan, Kerkennah, Redeyef et Siliana).
Cette manifestation régionale a permis ainsi de rassembler des formes artistiques locales et de dresser une cartographie esthétique en fonction des spécificités régionales. Le pavillon des meilleurs projets régionaux sera l’occasion d’exposer les cinq meilleurs projets présentés lors de cette manifestation régionale.