680.000 quintaux de pain, soit plus de 10% du pain fabriqué dans les boulangeries, d’une valeur de 100 millions de dinars, sont annuellement jetés dans les poubelles. Le gaspillage touche également 12% des aliments préparés dans les hôtels et 16% des repas dans les restaurants. Quant aux grandes surfaces, elles se débarrassent de l’équivalent de 2,8 millions de dinars d’aliments.
Ce sont là les chiffres “choquants” avancés par le directeur général de l’Institut national de consommation, Tarek Ben Jazia, cité par l’agence TAP.
Il précisera, en marge d’un atelier pour l’élaboration d’une charte nationale pour la lutte contre le gaspillage alimentaire, tenu lundi 17 septembre à Hammamet, que “l’étude élaborée par l’INC et financée par la FAO a révélé que le gaspillage alimentaire en Tunisie est un réel problème, comme le montrent tous les indicateurs et statistiques. Sa diminution nécessite de développer la sensibilisation du consommateur”.
La famille tunisienne gaspille environ 5% des dépenses orientées vers l’alimentation. Ce pourcentage atteint 16% pour le pain, 10% pour les dérivés de céréales (pâtes et couscous) et 6% pour les légumes. Selon lui, le problème s’amplifie étant donné que 80% du total des dépenses de subvention des produits alimentaires (1,570 milliard de dinars en 2017) ont été orientés vers les céréales et les dérivés.
Il a souligné que le gaspillage alimentaire en plus de son aspect économique a un aspect environnemental important surtout que 78% des déchets domestiques sont organiques et ne peuvent être recyclés sauf 5% d’entre eux.
L’atelier pour l’élaboration de la charte nationale pour la lutte contre le gaspillage qui se tient avec la participation de tous les ministères et structures professionnelles concernées permettra d’élaborer une charte qui sera signée officiellement en avril 2019 et qui sera une base pour fixer tous les axes du plan de travail futur dont la mise en oeuvre est programmée pour l’année 2019 à travers la mise en place de programmes de travail ciblant tous les intervenants.
L’idée d’une charte pour la lutte contre le gaspillage alimentaire vise à regrouper l’action de plusieurs intervenants autour des mêmes enjeux et à mobiliser de façon optimale les ressources.
La charte comprendra des engagements et des objectifs communs qui vont guider l’action de tous les intervenants, selon leur domaine d’activité. Elle constituera la base pour un plan d’action commun qui va être évalué d’une manière permanente afin de déterminer les échecs et les réussites.
L’atelier est aussi l’occasion de créer un réseau de personnes “ressources”, sur la question, et de développer des synergies permettant l’échange d’expériences et la concertation sur les causes du gaspillage alimentaire, ses impacts et ses solutions.
L’atelier est organisé par la FAO en collaboration avec les ministères de l’Industrie, du Commerce, de l’Agriculture, de l’Environnement, les chambres professionnelles et les offices des œuvres universitaires et scolaires et l’Organisation de la défense du consommateur.