Dans un article titré “L’Afrique, planche de salut de l’industrie nucléaire mondiale ?», le site web afrique.latribune.fr écrit qu’on assiste à une rue des pays africains vers l’énergie nucléaire, et ce avec l’aide de trois pays, en l’occurrence la France, la Chine et la Russie.

La preuve ? Dans un document, l’Agence internationale de l’énergie nucléaire (AIEA) affirme qu’«aujourd’hui plus du tiers des pays candidats à l’énergie nucléaire sont africains». Elle estime même qu’à l’horizon 2025, 5 pays africains seront équipés de centrales nucléaires.

Mais le journal s’interroge : «à quel prix le développement des activités des industriels de l’atome en Afrique pourrait-il se faire?».

Dans son analyse, le site revient un peu dans l’histoire pour rappeler que   les premières traces du nucléaire en Afrique remontent aux années 50 du siècle dernier, “… avec l’expérience congolaise“. «Et même si le réacteur nucléaire construit à l’époque n’existe aujourd’hui que de nom, l’intérêt porté à l’énergie nucléaire a conquis l’Afrique».

Aujourd’hui seule l’Afrique du Sud dispose d’une centrale dotée de deux réacteurs. Toutefois, pas moins de treize (13) pays auraient «…exprimé leurs intentions de parvenir à produire de l’électricité à partir de cette source d’énergie». Il s’agit de l’Algérie, Maroc, Tunisie, Libye, RD Congo, Egypte, Ghana, Kenya, Ouganda, Zambie, Niger, Nigeria et du Soudan. Et même 5 de ces 13 pays (Libye, Algérie, RDC, Maroc et Nigeria) «… se sont déjà dotés de réacteurs qui servent à la recherche médicale».

Toujours selon la même source, l’ambition des pays africains de se doter de centrales nucléaires n’est pas militaire mais pour «… couvrir les besoins énergétiques qui s’expriment dans ces pays».

Dans cette logique, certains experts estiment que l’Afrique aura besoin de 160 gigawatts à l’horizon 2025 pour pouvoir répondre à ses besoins. Car, il faut savoir qu’en Afrique subsaharienne, plus de 57% de la population n’ont pas accès à l’électricité, et donc, par ricochet, privés d’opportunités de développement.

Pour Mikhail Chudakov, chef du département de l’énergie nucléaire à l’AIEA, «l’Afrique a soif d’énergie et l’énergie nucléaire pourrait faire partie de la solution pour un nombre croissant de pays».

Et il se trouve que le continent africain dispose du potentiel nécessaire pour la production du nucléaire. «20% des réserves mondiales d’uranium s’y trouvent et trente-quatre pays en possèdent dans leurs sous-sols. Cette énergie est une option très séduisante aux yeux de plusieurs dirigeants».

C’est tentant. Cependant, l’Histoire récente (Tchernobyl, Japon…) prouve que le nucléaire est une affaire extrêmement complexe et dangereuse. De ce fait, les dirigeants africains, en dépit de l’urgence des besoins en matière de développement, devaient réfléchir sérieusement avant de passer à l’acte.

En tout cas, nous pensons que les pays qui aident l’Afrique à se doter de l’industrie nucléaire ne sont pas ses amis. C’est comme l’histoire des rois du Siam (actuelle Thaïlande) qui s’offraient entre eux des chevaux blancs en guise de cadeaux.

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TB