Le chef de la diplomatie tunisienne, Khemaies Jhinaoui, a affirmé que les relations de la Tunisie avec l’Union européenne “ne sont pas conjoncturelles, mais importantes et stratégiques”, et que l’ambition de la Tunisie est de voir son économie se rapprocher de l’espace et de l’économie européens.
“La Tunisie opte pour des négociations progressives qui ne sont pas égales”, a déclaré le chef de la diplomatie à la presse au terme d’une réunion au siège de son département, mardi 18 septembre, avec une délégation parlementaire européenne portant sur l’Accord de libre-échange complet et approfondi (ALECA)
Il a estimé que pour que ces négociations réussissent et qualifient la Tunisie à ouvrir ses marchés aux produits européens, “il importe que les amis européens apportent le soutien nécessaire à certains secteurs économiques, à l’instar du tourisme, des services et de l’industrie afin qu’elle puisse soutenir la concurrence européenne”.
Le ministre a indiqué que d’autres domaines de coopération existent dans les secteurs de la science et de la culture entre les deux parties.
“Les députés européens, amis de la Tunisie, présenteront les résultats des entretiens avec leurs homologues de l’Assemblée des représentants du peuple et certains membres du gouvernement aux autres membres du parlement européen et porteront la voix de la Tunisie auprès des institutions législatives européennes”, a-t-il ajouté.
De son côté, la députée européenne Inés Ayala Sender a indiqué que la délégation européenne “est là pour accompagner le processus de transition et pour défendre devant nos collègues au parlement européen le besoin d’apporter le soutien à la démocratie en Tunisie, un modèle prioritaire pour l’Union européenne, notamment après les récentes élections municipales”.
“La délégation qui m’a accompagnée a évoqué avec le ministre des affaires étrangères tunisien l’importance que la Tunisie poursuit cet exemple unique de démocratie dans le monde islamique”, a-t-elle affirmé, faisant remarquer que la délégation européenne est ravie de présenter ce témoignage aux autres membres du parlement européen qui se prépare aux élections de mai 2019.
“Cette question est un engagement pris par les députés européens envers le peuple tunisien, notamment les jeunes, afin de poursuivre le renforcement des programmes, projets et opportunités d’emploi au futur”, a-t-elle souligné.
Les défis politiques, économiques et sociaux étaient au centre la 3e réunion de la Commission parlementaire mixte Tunisie-Union parlementaire tenue, mardi, à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), rappelle-t-on.
La réunion a été présidée par le président de l’ARP, Mohamed Ennaceur, en présence de l’ambassadeur de l’Union européenne à Tunis, Patrice Bergamini.
La Commission parlementaire mixte Tunisie-Union européenne est coprésidée par Inés Ayala Sender, pour le Parlement européen, et Mohamed Fadhel Ben Omrane, pour l’ARP.
Les travaux ont porté sur les moyens de réactiver le rôle de la commission dans la développement des relations entre la Tunisie et l’UE. Les deux parties ont également discuté des questions de l’émigration, de la relance économique et plusieurs autres sujets en rapport.
Dans une déclaration commune, les deux parties ont convenu sur les priorités de la stratégie 2018-2020, adoptée lors de la réunion du conseil de partenariat tuniso-européens tenue en mai 2018 à Bruxelles.
Ces priorités reflètent la détermination des deux parties à consolider le partenariat afin d’atteindre des résultats concrets au bénéfice des citoyens dans les domaines de la promotion sociale, de l’économie intégrée et durable et dans les domaines de la démocratie, de la bonne gouvernance, des droits de l’homme, du rapprochement des peuple, la circulation des personnes, l’émigration, la sécurité et la lutte contre le terrorisme.