Le Club culturel Tahar Haddad accueille, dès samedi 22 septembre, l’exposition “Les Voix de la Mémoire”, une expérience unique reflétant les témoignages de huit femmes tunisiennes engagées dans la société civile parmi lesquelles figurent des victimes de la dictature.
“Les Voix de la Mémoire” est un ensemble de récits de ces femmes unies par leur conviction que la narration est un vecteur de changement.
Fruit de plus d’un an d’échange et de collaboration dans le but de retransmettre artistiquement une expérience complexe à travers des vécus émouvants, l’exposition “Les Voix de la Mémoire” est un voyage dans une mémoire chargée des blessures d’un passé et d’un présent hanté par un passé proche.
Les témoignages des victimes deviennent des histoires vivantes ressuscités par les scénographes Marouen et Taieb Jallouli, par la lumière d’Ahmed Bennys, par les créations sonores de Wissam Ziadi et par un parcours didactique alterné d’œuvres contemporaines réalisées par Wiem Haddad, Salma Wahida, Abdesslam Ayed, Mohamed Ben Slama, Nabil Saouabi, Lasaad Ben Sghaier, et Najah Zarbout.
“El Koffa”, panier traditionnel tunisien utilisé pour apporter la nourriture aux prisonniers, devient dans cette exposition un moyen d’exploration artistique des expériences de femmes tunisiennes sous la dictature.
La symbolique du couffin tunisien se trouve mise en scène à travers une exposition qui invite le public à réfléchir et interagir avec les œuvres exposées. “El Koffa” est à la fois symbole de fardeau économique pour les femmes qui luttent pour apporter de la nourriture à leurs proches en prison, mais aussi un symbole d’amour et de résilience face à la répression.
“Les Voix de la Mémoire” invite à la réflexion autour des thématiques de la justice, la mémoire collective, la violence, la torture. Elle propose aussi une expérience interactive distincte en offrant une plate-forme de commémoration, dans laquelle les visiteurs peuvent enregistrer leurs propres témoignages dans une salle de réflexion désignée.
La visite de l’exposition se transforme ainsi en une expérience dédiée à l’apprentissage et à la reconnaissance du passé afin de construire un avenir de justice et d’inclusion.
L’exposition est initiée par le Centre international pour la justice transitionnelle, l’Université de Birmingham et Museum Lab, avec le soutien financier du gouvernement du Canada, du Grand-Duché de Luxembourg et de l’Université de Birmingham.