Confrontée, notamment depuis 2011, à la dégradation de sa situation financière, et de la qualité du réseau et du service, la Société nationale des chemins de fer tunisiens (SNCFT) va se faire aider dans l’élaboration d’une stratégie de développement à l’horizon 2040.
L’année 2019 devrait marquer le début du redressement de la Société nationale des chemins de fer tunisiens (SNCFT). Cette société vient en effet de lancer un appel d’offres pour contracter un consultant qui sera appelé à élaborer une stratégie de développement du réseau ferroviaire tunisien à l’horizon 2040. Dont la mise en œuvre devrait commencer avant l’été 2019 puisque le consultant aura six mois pour achever son travail.
Tout est déjà en place pour cela. Notamment –et c’est le plus important, puisque l’argent est le nerf de la guerre- le financement. En effet, la SNCFT a obtenu fin décembre 2017 un prêt de 160 millions d’euros de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) destiné à financer un programme de mise à niveau du réseau national de chemin de fer.
Les 5 axes stratégiques de la SNCFT
La stratégie de développement dont la SNCFT veut se doter tient en cinq axes et autant d’objectifs : mise à niveau des infrastructures actuelles, électrification du réseau principal conversion du réseau d’un écartement métrique à un écartement standard; modernisation de la signalisation et construction des lignes à haute performances pour assurer une intégration avec les réseaux des pays maghrébins.
Les nouvelles lignes à construire visent à «soutenir les priorités nationales en matière de développement et de croissance économique, sociale et technologique», notamment en permettant le démarrage et la réussite de projets d’investissement majeurs comme le port d’Enfidha (construction et exploitation d’une zone portuaire et logistique en eau profonde) et l’exploitation du gisement de phosphate de Sra Ouertane, dans la région de Ksour (gouvernorat du Kef).
D’après la SNCFT, sont notamment programmés
- le dédoublement et l’électrification de la section terminale de la ligne 22 des chemins de fer de la banlieue du Sahel entre Moknine et Mahdia,
- la signalisation des gares et lignes entre Monastir et Mahdia y compris l’adaptation
- la réhabilitation des autres installations de signalisation existantes
- l’acquisition de six unités électriques multiples («UEM») pour renforcer le parc de l’UABS à l’occasion du projet
- la rectification du tracé de la ligne ferroviaire ouest-sud entre Tunis et Kasserine (Ligne 6) ainsi que sa modernisation (signalisation des gares et lignes entre Djebel Djeloud et Gaafour, télécommunications entre Djebel Djeloud-Dahmani-Kef et travaux de voie).
Avec ses 2.268 km -dont 496 km de voie normale et 1.762 km de voie de 1 mètre d’écartement-, le réseau ferroviaire des chemins de fer tunisiens couvre la plus grande partie du pays.
Jusqu’en 2010, le trafic était raisonnablement stable, la SNCFT transportant environ 10 millions de tonnes de marchandises par an, dont 7 millions de tonnes de phosphate et 40 millions de passagers, dont 6 millions sur les lignes principales.
Cependant, en 2011, une grande partie du trafic de phosphates a connu une forte baisse.
Le trafic du fret général et celui des passagers interurbains ont également connus une tendance baissière à la suite des mouvements sociaux et au ralentissement économique qui a résulté.
Cependant, le ralentissement du trafic à compter de 2011 a fortement affecté les finances de la SNCFT. Ce qui a entraîné «une détérioration progressive de l’état des infrastructures, avec des répercussions sur les temps de trajet et sur la qualité de service en général».
Depuis lors, le trafic s’est partiellement rétabli, mais reste toujours largement inférieur aux niveaux de 2010.